Les séances d'hémodialyse sont le seul recours. Mais cette solution est très coûteuse pour l'Etat (une séance revient à un million de centimes). L'Etat débourse près de 10 milliards de centimes par jour pour purifier le sang par les machines. Les membres de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, lors une journée d'information organisée, hier, au CHU de Frantz-Fanon de Blida, ont tiré la sonnette d'alarme sur la souffrance des malades. Pour Mohamed Bokhorse, porte-parole de la Fédération, le seul remède, c'est la greffe rénale à partir des cadavres. L'intervenant a mis en exergue les difficultés et les contraintes que rencontrent surtout les insuffisants rénaux dans le Sud. Il a déploré aussi la rareté des néphrologues pédiatres et d'autres spécialités en Algérie. Il évoque le problème de croissance des enfants à cause de l'indisponibilité d'hormones de croissance. Il a expliqué d'autres contraintes que rencontrent les insuffisants rénaux comme l'absence de fistules. Selon l'intervenant, cet équipement pourra dès la prochaine année être remboursé par la Sécurité sociale. Compétences et retard Pour le docteur Rachida Bouchane du CHU Mustapha-Pacha, et membre de l'association Bibola, « le problème de la greffe d'organes a trait à la sensibilisation et relève de la religion ». Pour elle, l'hôpital Mustapha-Pacha a tous les moyens pour prendre en charge les malades en matière de greffes. « Nous avons aussi les compétences. Cette année, nous avons réalisé 46 greffes de rein à partir de donneurs vivants. Notre objectif, c'est des réaliser les greffes à partir des morts encéphaliques », a-t-elle souligné. Mustapha Boukheloua, président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, aborde le grand retard que connaît le lancement de l'institut du rein réalisé à Blida. Un institut unique en Afrique. « A ce rythme, on va être contraint de réaliser des centres d'hémodialyse dans chaque quartier », affirme-t-il en confirmant que « 90% des malades en Algérie sont traités par hémodialyse ». Ahmed Djemaï, directeur de la santé publique (DSP) de la wilaya de Blida, explique que 85% des équipements ayant coûté 150 milliards de centimes sont installés dans cette structure qui nécessite pour son fonctionnement près de 400 paramédicaux. Le professeur Ali Bouziane du CHU de Beni Messous, s'exprimant sur la transplantation rénale en 2015, a focalisé son intervention sur le mauvais accueil des citoyens dans les hôpitaux et le comportement agressif de certains malades et familles des malades. « Il faut que le citoyen retrouve confiance dans les hôpitaux », lance le néphrologue. Il expliquera que le traitement par hémodialyse coûte plus cher que la greffe rénale. « La transplantation rénale est la locomotive des autres organes », précise le professeur qui reconnaît qu'il n'y a pas de statistiques fiables en Algérie qui confirmeraient exactement le nombre exact de malades affectés par cette pathologie.