Le ministère des Transports a rendu publique hier la nouvelle configuration conférée aux entreprises économiques du secteur, une action qui entre dans le cadre de la réorganisation des sociétés étatiques, voulue par les pouvoirs publics dans le but de moderniser une gestion devenue de plus en plus bureaucratique qui a sclérosé les entités économiques publiques. Quatre groupes économiques vont ainsi remplacer les SGP du secteur. Il s'agit, en effet du Groupe des services portuaires (Serport), du Groupe de transport maritime (Gatma), du Groupe transport de marchandises et de logistique (Logitrans) et du Groupe transports terrestres de voyageurs (Transtev). Cap donc sur un nouveau schéma qui devrait permettre de "moderniser ces entreprises et d'améliorer les services, par le biais d'une gestion autonome, élevée à des standards internationaux", selon le ministre des Transports, Boudjema Talaï, qui était entouré, pour la circonstance, par pas moins de cinq de ses collègues du gouvernement et du secrétaire général de l'UGTA. "Cette reconfiguration du secteur public constitue un axe majeur des réformes économiques entreprises par le gouvernement", a affirmé le ministre qui a tenté, à l'occasion, de rassurer les travailleurs du secteur en assurant qu'il n'y aura pas de remise en cause des acquis sociaux. Le premier responsable du secteur a surtout mis l'accent sur les nouveaux outils dont doivent jouir les gestionnaires des groupes en question pour réussir leur mission, évoquant, notamment, un nouveau mode de gestion stratégique et autonome, l'esprit d'initiative et la dépénalisation de l'acte de gestion. Invité à prendre la parole lors de la cérémonie, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a salué de tous ses vœux cette réorganisation qui devrait, d'après lui, "mettre fin au diktat exercé sur les entreprises étatiques par les tutelles publiques". "Malgré les importants fonds publics injectés, beaucoup d'entreprises publiques n'ont pas réussi à se redresser à cause justement de la chape de plomb qui pèse sur leurs gestionnaires", a rappelé Sidi-Saïd qui évoque même "un pilotage démagogique" des sociétés publiques, estimant qu'il s'agit aujourd'hui de donner à ces dernières "l'autorité et la liberté nécessaires". Tout en appelant "à sortir de la gestion administrative et technocratique", il a mis en garde contre l'échec d'une telle stratégie. "Si par malheur nous ratons le coche, il faut nous attendre à des moments difficiles", a-t-il averti, estimant qu'un échec de la démarche "va aboutir à une restructuration des entreprises publiques comme du temps du plan de réajustement structurel". C'est pour cela que, précise-t-il, il a lui-même demandé aux fédérations UGTA du secteur d'aller vers l'instauration de pactes de stabilité au sein des entreprises. À noter que certaines grandes entreprises publiques du secteur, à l'image d'Air Algérie et de la SNTF, ne font pas partie de ces quatre nouveaux groupes, puisque, selon les explications du ministre, ces compagnies fonctionnent déjà comme de véritables groupes. Suite à cette restructuration, le nouveau groupe Serport sera chargé de la gestion des ports commerciaux et de pêche. Le deuxième groupe Gatma comptera en son sein, notamment, la Cnan, l'Entmv, l'Erenav. Quant au groupe Transtev, il regroupera l'Entreprise du métro d'Alger (Ema), la Société d'exploitation des tramways (Setram), l'Entreprise de transport algérien par câbles (Etac), la Société de gestion de la gare routière d'Alger (Sogral) et cinq filiales de transport de voyageurs par autocar. Pour le groupe Logitrans, ce sera une nouvelle configuration pour la Société nationale du transport routier (SNTR). Hamid Saïdani