Cette manifestation scientifique qui s'inscrit dans le sillage de l'officialisation de la langue amazighe est organisée par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA). Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a donné, hier matin, le coup d'envoi des travaux du Colloque international sur la "confection de dictionnaires monolingues amazighs", qui s'étalera sur trois jours, au campus d'Aboudaou de l'université Abderahmane-Mira de Béjaïa. Une manifestation scientifique qui s'inscrit dans le sillage de l'officialisation de la langue amazighe, organisée par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), en collaboration avec le laboratoire d'aménagement et d'enseignement de la langue amazighe (Laela) et l'université de Béjaïa, et placée sous le haut patronage du ministre de l'Enseignement supérieur et du wali de Béjaïa.Un aréopage de chercheurs et spécialistes en linguistique et lexicologie, issus de plusieurs universités algériennes et étrangères, notamment du Maroc, de France, d'Italie, de Suisse..., se penchera sur la question liée à la thématique de cette rencontre, en tentant "d'apporter un éclairage théorique et méthodologique nécessaire à la confection de dictionnaires monolingues amazighs", a expliqué Si El-Hachemi Assad, secrétaire général du HCA. Ce dernier, visiblement très optimiste quant à l'avenir de la langue amazighe qui, selon lui, est désormais passée du stade revendicatif et politique à celui de sa prise en charge effective sur les plans académique et linguistique. Abondant dans le même sens, le ministre de l'Enseignement supérieur, qui était en visite officielle à Béjaïa depuis vendredi dernier, a déclaré, hier, sur les ondes de la radio Soummam, qu'"à travers sa constitutionnalisation, l'Etat algérien s'engage pleinement à promouvoir et à développer la langue amazighe", en reconnaissant toutefois que "son aménagement linguistique en vue de sa standardisation demeure un travail de longue haleine qui nécessitera beaucoup de temps et de moyens". Sur sa lancée, M. Hadjar affirmera que "toutes ces questions techniques devraient être tranchées par des académiciens et autres spécialistes en la matière". Concernant les nouvelles infrastructures dont a bénéficié l'université de Béjaïa, le membre du gouvernement citera, à juste titre, ce Centre de recherche en langue et culture amazighes, premier du genre à l'échelle nationale, composé de huit unités de recherche, qui ouvrira ses portes lors de la prochaine rentrée universitaire (2016-2017). Par ailleurs, l'hôte de l'ex-capitale des Hammadites, qui a procédé à l'inauguration solennelle du nouveau Campus d'Amizour, d'une capacité de 4 000 places pédagogiques extensibles, s'est dit fasciné par "ce joyau qui n'a pas son égal", eu égard, notamment, à sa conception architecturale et à l'emplacement de ses structures qui sont dotées de toutes les commodités et autres moyens pédagogiques, administratifs, sportifs et culturels. S'étendant sur une superficies de six hectares, ce nouveau campus se distingue par son auditorium de 1 000 places et dispose de 12 amphithéâtres d'une capacité variant entre 200 et 300 places, d'une bibliothèque, de 3 laboratoires de recherche, d'un restaurant, d'une cafétéria et d'autres structures d'accompagnement et de loisirs. Enfin, M. Hadjar annoncera la mise en service, en septembre prochain, d'un autre campus de 6 000 places à El-Kseur, à 25 km à l'ouest de Béjaïa, dont le taux d'avancement des travaux a atteint 70%. KAMAL OUHNIA