Les Etats-Unis ont réitéré par le biais du porte-parole par intérim de leur mission à l'ONU, Kurtis Cooper, leur soutien au plan d'autonomie marocain, tout en soutenant également la mission de la Minurso, dont l'objectif est l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Alors que la bataille fait rage entre le Maroc et le Secrétaire général des Nations unies, dont le Conseil de sécurité devra traiter, aujourd'hui, lors de son déjeuner mensuel avec Ban Ki-moon, les Etats-Unis réitèrent leur soutien au plan d'autonomie proposé par Rabat, qu'ils jugent sérieux, réaliste et crédible. Dans son tweet, le porte-parole par intérim de la mission à l'ONU, Kurtis Cooper, écrit également : "Nous continuons à soutenir le processus dirigé par l'ONU pour parvenir à une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable du conflit." Voilà deux positions aux antipodes l'une de l'autre, qui confirment que Washington joue un double jeu dans le conflit du Sahara occidental. Les Américains ont toujours soutenu le Maroc dans ce dossier sans toutefois s'opposer à un règlement conforme à la légalité internationale. Ils ont même présenté en avril 2013 un projet de résolution sur l'extension du mandat de la Minurso aux droits de l'homme avant de le retirer à la dernière minute. Il ne fait aucun doute que la position des Etats-Unis sur le conflit du Sahara occidental évolue en fonction de leurs intérêts, bien qu'ils prennent le soin de respecter dans la mesure du possible la légalité internationale en restant dans le cadre onusien. C'est d'ailleurs le point sur lequel a bien insisté Kurtis Cooper dans son tweet. Ceci étant, les Marocains, qui savent pertinemment que Washington est l'élément-clé dans le règlement du conflit du Sahara occidental au sein de l'ONU, ne relâchent jamais leur action de lobbying marocain aux Etats-Unis, et cela semble porter ses fruits en cette période où le Conseil de sécurité s'apprête à prendre des décisions importantes à l'occasion du renouvellement du mandat de la Minurso à la fin du mois prochain. La réunion d'aujourd'hui des quinze membres du Conseil de sécurité avec Ban Ki-moon apportera sans doute de nouveaux éclairages sur la position onusienne dans ce conflit du Sahara occidental. Aux Etats-Unis toujours, la Commission Tom Lantos des droits de l'homme de la Chambre des représentants des Etats-Unis tiendra, le 23 mars, une audition sur le Sahara occidental. Intitulée "Droits de l'homme menacés, l'autodétermination reportée : le statut du Sahara occidental", cette réunion sera consacrée essentiellement à l'examen du mandat de la Minurso dans les territoires sahraouis. À signaler que l'audition sera animée par un panel composé de plusieurs personnalités américaines et internationales, dont Kerry Kennedy, présidente de la fondation Kennedy, Francesco Bastagli, ancien représentant du Secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Eric Goldstein, directeur adjoint à Human Rights Watch, et Erik Hagen, directeur de l'Observatoire pour la protection des ressources naturelles au Sahara occidental. Merzak Tigrine