L'enquête menée par les services de sécurité français et belges a mené à l'élimination d'un ressortissant algérien, en situation illégale en Belgique, et à l'arrestation de deux autres, dont un à Bellizzi, une petite ville de la province de Salerne, dans le sud-ouest de l'Italie. Ces trois individus sont Mohamed Belkaïd, Abderahmane Ameroud et Djamal-Eddine Ouali. Dans les multiples comptes-rendus de la presse belge et internationale, ces trois Algériens semblent être des acteurs de premier ordre dans les attentats qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre 2015 et Bruxelles le 22 mars 2016, avec un lourd bilan de 165 morts et plus de 400 blessés au total. Le premier, Mohamed Belkaïd, alias Samir Bouzid, a été abattu le 15 mars par un tireur d'élite lors d'une perquisition de la police belge à Forest. Son rôle au sein de la cellule terroriste de Molenbeek est loin d'être anodin. Il serait, selon plusieurs médias, le coordinateur des attentats de Paris, avec l'autre terroriste belge Najim Laâchraoui, alias Sofiane Kayal, mort en kamikaze dans l'attaque de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem. Selon la fiche du groupe autoproclamé Etat islamique (Daech), qui a revendiqué lesdites attaques en France et en Belgique, Mohamed Belkaïd a séjourné en Syrie à partir d'avril 2014. Il avait vécu auparavant en Suède, où il a été condamné en 2009, en 2011 (2 fois) et en 2013, dans des affaires de "faux papiers et de vol", selon la presse locale. Selon Die Welt, un journal allemand, Mohamed Belkaïd est le chef de la cellule belge de Daech, une information confirmée en partie par la chaîne américaine CNN, qui cite un "enquêteur de haut rang" à Bruxelles. L'enquête de la police belge et celles menées par leurs homologues européennes n'ont toutefois pas révélé tout le secret sur la position et le rôle de ce jeune de 35 ans, dont l'élimination avait été suivie, le lendemain, par l'arrestation de Salah Abdeslam, un des auteurs des attentats de Paris. Le second Algérien impliqué dans le réseau terroriste bruxellois est Abderahmane Ameroud, neutralisé à une station de tram à Schaerbeek (Bruxelles). L'homme était connu des milieux antiterroristes français et belges pour avoir été déjà condamné à 7 ans de prison pour complicité dans l'attentat kamikaze qui a tué le commandant afghan Ahmed Shah Massoud le 9 septembre 2001. Abderahmane Ameroud a été inculpé pour "participation aux activités d'un groupe terroriste", a indiqué un communiqué du parquet fédéral. Son interpellation était en lien avec le projet d'attentat déjoué vendredi à Paris, au lendemain de l'arrestation du présumé chef de la cellule parisienne, Reda Kriket. Mais quel est le lien entre cet Algérien de 40 ans, Reda Kriket et la cellule terroriste bruxelloise ? Selon l'enquête des services de sécurité des deux pays, il s'agit d'un même groupe terroriste, dont les ramifications s'étendent à d'autres pays du Vieux Continent. L'arrestation du Français Anis B., à Rotterdam, aux Pays-Bas, est la preuve vivante de l'étendue de ce réseau terroriste qui aurait planifié plusieurs attentats. Quant à Djamal-Eddine Ouali, arrêté en Italie, il serait l'homme qui a fourni tous les faux papiers aux réseaux de Bruxelles et de Paris, selon la police qui s'appuie sur l'importante quantité de faux documents et le matériel découvert dans un appartement à Saint-Gilles, dans la capitale belge. Arrêté en Italie, il devrait comparaître le 1er avril, en vue de son extradition vers la Belgique qui a émis un mandat d'arrêt européen contre lui. Lyès Menacer