L'EPSP dont fait partie la polyclinique, qui accueille la consultation externe spécialisée, doit être doté d'un plateau technique adapté à la spécialité et doit assurer l'affectation de paramédicaux et l'achat de consommables. La mesure visant à externaliser les consultations médicales spécialisées vers les polycliniques aux EPSP de la wilaya de Sétif semble vouée à l'échec. C'est du moins le constat des médecins et paramédicaux. Des responsables des établissements publics de santé de proximité (EPSP) n'ont pas adhéré à ce nouveau déploiement qui intègre la réforme de la santé conduite par Abdelmalek Boudiaf. En effet, à Sétif, les dites consultations sont, depuis plusieurs mois, délocalisées au niveau des centres de santé. Cependant, hormis le fait de désengorger le CHU Saâdna-Abdennour, aucune amélioration n'a été constatée et les malades ainsi que les médecins, généralement des résidents ou des spécialistes, continuent de souffrir le martyre. Le manque de moyens ainsi que l'exiguïté des lieux ont compromis les résultats de cette opération qui vise à mieux prendre en charge les malades. C'est le cas de presque toutes les polycliniques. Dans la salle d'attente de la polyclinique de la cité Ould-Brahem, des dizaines de malades souffrant de différentes pathologies sont entassés dans une seule salle sans aucune intimité ni aération. Pis, des malades ayant un rendez-vous se rendent dès les premières heures de la matinée à la structure pour y rester jusqu'à midi parfois. Au volet orthopédie, les consultations se font au niveau d'une structure inadaptée non loin de la direction générale du CHU où les malades sont accueillis dans des conditions inhumaines. À la cité des Cheminots, outre l'exiguïté des lieux du pavillon dédié à l'ophtalmologie, le manque de matériel et de consommables rendent la vie des médecins et paramédicaux très difficile, voire impossible. Les malades sont souvent renvoyés. Dernièrement, une panne des appareils utilisés dans des examens de base, dont l'ophtalmoscope, un appareil destiné à éclairer les milieux internes de l'œil et le biomicroscope, appelé communément lampe à fente, un appareil qui permet d'inspecter la surface oculaire et les structures internes de l'œil ont réduit l'activité des médecins et paramédicaux de la structure. Aussi, les médecins utilisent la lampe de leur téléphone portable.Pourquoi n'a-t-on pas pensé à acquérir le matériel nécessaire ? s'interrogent les malades qui fréquentent l'EPSP de Sétif. Pourtant, les lois sont très claires. L'EPSP dont fait partie la polyclinique qui accueille "la consultation externe spécialisée" doit être doté d'un plateau technique adapté à la spécialité et doit assurer l'affectation de paramédicaux et l'achat de consommables. Avec de telles pratiques, les intentions de la réforme du système de la santé sont compromises, car les responsables locaux, qui sont incapables d'améliorer les choses, n'ont jamais mis les pieds dans les dites structures pour constater de visu les problèmes et essayer de trouver des solutions. Ils se contentent de se renvoyer la balle. F. SENOUSSAOUI