L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, qui a rencontré à Damas le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, et qui était hier à Téhéran, a expliqué combien "la prochaine phase des pourparlers de Genève (était) cruciale" car "elle se concentrera sur la transition politique, la gouvernance et les principes constitutionnels". Selon lui, les discussions, qui doivent reprendre aujourd'hui à Genève, seront "cruciales". "Nous avons l'intention de rendre constructifs et concrets" ces pourparlers indirects entre représentants du régime et de l'opposition, a précisé M. de Mistura, qui avait supervisé en mars un premier round de dix jours qui n'avait pas permis d'avancée majeure. Le Conseil de sécurité de l'ONU devait d'ailleurs entendre hier à huis clos un rapport de ce dernier sur les pourparlers syriens. Staffan de Mistura a également abordé avec son interlocuteur le fragile cessez-le-feu qui exclut le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et le groupe autoproclamé Etat islamique. "La cessation des hostilités est peut-être fragile mais elle existe. Nous devons nous assurer qu'elle va se poursuivre même s'il y a des incidents contenus", a-t-il dit. Ceci étant, la question de la transition politique est particulièrement délicate, car l'opposition réclame la création d'un corps exécutif doté de tous les pouvoirs mais dont serait exclu le président Bachar al-Assad, tandis que le régime exige un gouvernement élargi à des membres de l'opposition et sous la présidence d'Al-Assad. Sur le terrain, les combats se sont intensifiés autour d'Alep, ville du nord de la Syrie, où plusieurs factions rebelles combattent les troupes du président Al-Assad. Et le Premier ministre syrien Waël al-Halqi a prévenu dimanche que le régime et ses "partenaires russes" étaient prêts à lancer une offensive pour reprendre cette ville malgré le cessez-le-feu instauré le 27 février sous l'égide de Moscou et de Washington. Merzak T.