Le secrétaire général des Nations unies estime que le moment est venu pour l'ONU d'engager "des négociations sérieuses" entre les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, en vue de "l'autodétermination du peuple sahraoui". "Il est temps d'engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a signalé Ban Ki-moon dans son rapport au Conseil de sécurité qu'il vient de transmettre et qui sera examiné probablement le 27 avril prochain. Le chef de l'ONU a également précisé que la recherche d'une solution politique doit impérativement inclure la résolution du conflit au Sahara occidental, en désignant le Maroc comme la partie qui bloque le processus de règlement. Ban Ki-moon a d'ailleurs parlé de la démarche de l'occupant (marocain), qui est tourne le dos au processus initié par l'ONU et aux résolutions adoptées par l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la IVe Commission chargée de la décolonisation. Dans ce cadre, le haut-responsable a attesté que depuis pratiquement 2007, Rabat a considéré "son plan d'autonomie comme seule base pour les négociations". Concernant la décision récente du Maroc d'expulser la composante civile de la Mission de l'ONU pour un référendum au Sahara occidental (Minurso), Ban Ki-moon a soutenu qu'il veut empêcher cette structure d'effectuer ses fonctions. Il a aussi rappelé au Conseil de sécurité que c'est bien lui qui a créé la Minurso pour surveiller le cessez-le feu et organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Par ailleurs, le SG de l'ONU a fait part de ses craintes, avisant des retombées sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et de l'ONU, en cas d'incapacité de la Minurso à mener son travail. Il s'est même dit "très profondément préoccupé" par la situation sécuritaire dans les territoires sahraouis occupés, en alertant sur les risques de reprise des hostilités en cas de retrait de la Minurso. Tout en recommandant de prolonger le mandat de cette Mission jusqu'au 30 avril 2017, Ban Ki-moon a demandé au Conseil de sécurité de rétablir son mandat, pour éviter de créer un précédent pour les autres opérations de maintien de la paix de l'ONU dans le monde. H. Ameyar