Parmi les futurs "retraitables", figurent les professeurs à la tête des services de radiothérapie, pédiatrie, chirurgie pavillon Aït Idir, pneumologie-phtisiologie A et B, cardiologie, rhumatologie, réa-pédiatrique, ou encore urologie, traumatologie, réanimation des urgences médicales et bien d'autres. La question de la mise à la retraite des professeurs hospitalo-universitaires et chefs de service ayant 65 ans et plus fait débat depuis quelque temps pesant sur le climat entre la "génération des anciens professeurs et les jeunes" avec des conséquences sur la bonne marche des services hospitaliers". Une situation qui au CHU d'Oran, par exemple, va être exacerbée par la confection d'une liste de 19 praticiens qui vont être mis à la retraite prochainement. Le document en question, dont nous détenons une copie, interpelle sur bien des aspects et son approbation par le ministère de la Santé devrait se faire sous peu. Parmi les futurs retraitables figurent ceux à la tête des services de radiothérapie, pédiatrie, chirurgie Pavillon Aït Idir, pneumologie-phtisiologie A et B, cardiologie, rhumatologie, réa-pédiatrique, ou encore urologie, traumatologie, réa des urgences médicales et bien d'autres. La direction de l'hôpital a apposé des observations qui vont du "départ souhaité" à "départ très souhaité" sans aucune autre évaluation. Du coup, des critères objectifs et arbitraires s'entremêlent, nous feront remarquer nos interlocuteurs. Ainsi, si certains ont atteint les 70 ans, et donc retraitables depuis longtemps, d'autres ne répondront au critère de l'âge que dans plusieurs mois. Mais parmi les noms "listés", l'on remarque des professeurs ayant la réputation en interne d'être critiques vis-à-vis de la gestion de la santé publique ou s'étant opposés à l'acquisition d'équipements s'avérant non conformes et sans avoir été consultés au préalable, ou bien pour quelques-uns d'avoir encore ce souci du malade. Leur capacité à apporter encore à la santé publique n'est pas mentionnée. Ils n'ont pas tous le même rapport à la santé publique puisque des noms, au moins un, sont connus pour être des patrons ou partenaires de cliniques privées. Autre fait révélateur, c'est qu'aucun des concernés n'a été informé, en l'absence aussi d'instruction ou texte régissant ces départs à la retraite. Pourtant, le ministre de la Santé, Boudiaf, qui attend les listes de plusieurs établissements hospitaliers, a, maintes fois, évoqué une instruction en ce sens. Un texte que personne n'a encore vu, y compris les professeurs portés sur la liste et que nous avons contactés. C'est le cas du président du conseil scientifique du Chuo qui nous affirmait : "Je ne suis au courant de rien, je n'ai reçu aucun écrit ni été informé même verbalement, j'ai demandé au DG, et ce dernier m'a dit qu'il n'en est rien. Cette histoire est une réflexion lancée par de jeunes professeurs et qui n'a jamais abouti", ajoutant que des postes seront disponibles dans les nouveaux hôpitaux. Même son de cloche auprès de deux autres professeurs listés qui, pour l'un, nous dira : "Je ne suis pas concerné puisque je n'ai pas atteint les 65 ans." Et une autre de nous dire que "c'est l'opacité totale, nous sommes plongés dans les rumeurs et ils essaient de nous détruire après toute une vie consacrée à la santé". C'est justement cette question de mise à la retraite qui a provoqué une crise au sein du syndicat. L'un des membres du bureau du Snechu à Oran nous dira : "C'est une mesure qui aurait dû arriver depuis longtemps, il était temps, et il n'y aura aucun problème de relève, puisqu'il y a suffisamment de maîtres de conférence pour cela." Mais sur la question de l'instruction notre interlocuteur fera cet aveu : "La décision n'est pas encore appliquée, je ne crois pas qu'il y ait une copie qui a été transmise." Un autre syndicat, le Snapap, par la voix de son responsable local, a réagi : "Cette façon de faire est une humiliation pour des professeurs qui ont servi l'hôpital, qui ont formé, mais il faut passer par l'application de la réglementation qui est claire dans la Fonction publique." Contacté par nos soins, le directeur de la communication du ministère se dira très clair au sujet de la fameuse instruction : "Ce sont des fonctionnaires et ils sont régis par la Fonction publique, l'on n'a pas besoin d'une instruction pour la mise à la retraite." Et d'ajouter : "Par le passé, il y a bien eu un texte réglementaire qui avait été pris pour mettre de l'ordre dans l'administration qui, à l'époque, était ‘dans un état de déliquescence'." Quant à la fameuse liste du CHU d'Oran, il réagira fermement aux soupçons de critères arbitraires : "Ce ne sont pas les desiderata des responsables locaux qui entreront en ligne de compte. Il y aura des évaluations basées sur l'activité des services, des paramètres que nous avons, et si c'est une spécialité rare ." Il précisera que "la décision de maintien avec une dérogation d'âge sera aussi prise en fonction de la capacité de la personne à donner encore pour la santé et se fera au cas par cas". D. LOUKIL