À Oran, le concept est à vrai dire confus, et les professionnels ne savent, pour la majorité, quoi dire, à défaut d'explication et de sensibilisation. Les artisans et les professions libérales et autres agents économiques, tenus de recourir à l'utilisation du bon de transaction commerciale, ajoutent leurs voix au concert de critiques contre le texte porté par le décret exécutif 16/66 du 16 février dernier. À Oran, le concept est à vrai dire confus, et les professionnels ne savent, pour la majorité, quoi dire, à défaut d'explication et de sensibilisation. En effet, sans tambour ni fanfare, le décret en question, qui est annexé à plusieurs agents économiques, devra être mis en application dès ce mois de mai. Notons que l'instauration de ce document concerne tous ceux qui exerçent dans des activités agricoles, de la pêche et de l'aquaculture ainsi que de l'artisanat et des métiers. Selon des opérateurs de la commercialisation et de la distribution rencontrés, "peu d'agents suivront ce changement progressif, dans les ‘mentalités', car la plupart des intervenants avouent activer dans des filières submergées par l'informel, notamment du fait de l'absence d'un environnement économique adéquat". À ce titre, il est entendu que ce document tenant lieu de facture, "Bon de transaction commerciale", soit établi par l'agent économique lors de la vente faite au profit de l'acheteur. Il doit comporter le prix de la marchandise et la signature et le cachet du vendeur ainsi que celle de l'acheteur. Ces derniers et tout autre intervenant seront tenus dorénavant de présenter ce document "BTC" à la demande des agents de la direction du commerce, contrôle routier, ou dans tout autre litige. Selon des responsable de la direction du commerce, celui-ci a pour but de garantir avec fidélité la transparence des transactions, tant sur les quantités vendues que les prix pratiqués. Cette formalité permettra de maîtriser les circuits de commercialisation allant de la production jusqu'à la distribution au consommateur, à condition qu'elle arrive au bout de la chaîne. Un procédé conventionnel pour isoler les facteurs de la spéculation et intégrer le secteur informel qui représente une grande part de l'économie du pays. Par ailleurs, les commerçants interrogés se demandent ce que cela rapportera de nouveau pour ces acteurs de la sphère informelle à intégrer le circuit officiel. Moins d'argent, en raison de la pression fiscale, de nombreuses tracasseries administratives et des services publics assez médiocres. Soit rien d'incitant, mais plutôt régressant à leur égard, estiment certains personnages de ce paysage économique. Cependant, ils ne nient pas que ce nouveau document puisse être un tissu de base favorable à l'économie locale, mais suffira-t-il à décourager et résorber le phénomène de l'informel ? Sera-t-il possible d'amener tous les vendeurs, artisans, fournisseurs ou prestataires de services, qui baignent dans l'informel, à délivrer des factures en bonne et due forme. En tous cas, la tutelle devra s'y mettre pleinement pour mettre en œuvre ce document, exigeant une volonté commune ainsi que beaucoup de travail et d'intégrité. Hadj Hamdouche