La tension est loin d'être retombée entre Rabat et Ban Ki-moon surtout que la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à la fin du mois en cours s'annonce cruciale quant à l'avenir de la Minurso. Le dépôt par le SG de l'ONU de son rapport au niveau du Conseil de sécurité a donné lieu à une vive réaction du roi du Maroc Mohamed VI, mais M. Ban se refuse à toute réponse qui peut encore attiser le feu. "Je ne vais pas répondre directement au discours du roi", en raison du fait que "le secrétaire général a, je pense, exprimé sa position" au sujet du Sahara occidental, a répondu à la presse Stéphane Dujarric, porte-parole de Ban Ki-moon, à une question sur la réaction du roi du Maroc au rapport présenté par le SG des Nations unies au Conseil de sécurité en prévision de la réunion devant trancher le renouvellement de la Minurso. Ainsi, l'ONU refuse de polémiquer avec Mohammed VI, qui l'a accusé d'être "l'otage de certains de ses collaborateurs et de ses conseillers, auxquels il délègue la supervision de la gestion de nombre de dossiers importants, en se contentant, lui, d'appliquer les propositions qu'ils lui présentent". Le souverain alaouite a même ajouté que Ban Ki-moon avait admis, dans le passé, "ne pas avoir une connaissance complète du dossier du Sahara marocain, comme c'est le cas pour de nombreuses autres affaires". En réponse à une autre question d'un journaliste lui demandant d'identifier "l'entourage" dont a parlé Mohammed VI dans son discours, et qui voulait savoir s'il ne fallait mettre en place une médiation entre l'ONU et le royaume, le porte-parole de Ban Ki-moon s'est contenté de dire : "L'avenir de la Minurso est entre les mains du Conseil de sécurité. Tous ceux qui servent l'ONU, et conseillent le secrétaire général, sont des membres de l'organisation. Ils ont signé notre charte." Quant à l'existence des discussions entre le secrétaire général de l'ONU et les autorités marocaines, Stéphane Dujarric a affirmé ne pas le savoir en rétorquant : "Pas que je sache." Et d'ajouter : "Evidemment, il y a eu des contacts entre l'ONU et le Maroc à différents niveaux au cours des dernières semaines." Cela étant, Mohammed VI n'a pas épargné le SG de l'ONU dans son discours à Riyad en déclarant : "Mais cette fois-ci, la situation est grave et inédite dans l'histoire de ce conflit artificiel suscité autour de la marocanité du Sahara (...) Les choses en sont arrivées au point d'engager une guerre par procuration où le secrétaire général des Nations unies est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara." Merzak Tigrine