Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon poursuivait vendredi sa visite à Nouakchott dans le cadre d'une nouvelle tournée dans la région qui le conduira également en Algérie et aux camps des réfugiés sahraouis à Tindouf pour parachever son rapport sur la situation au Sahara Occidental qu'il soumettra au conseil de sécurité en avril prochain. Après avoir été reçu dans la journée à Nouakchott par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, Ban Ki-moon a déclaré que sa visite dans la région visait à relancer les négociations pour le règlement du conflit au Sahara Occidental et l'autodétermination du peuple sahraoui. Le SG de l'ONU a ajouté que par sa venue dans la région il compte "s'entretenir de la situation au Sahara Occidental", précisant qu'il comptait "visiter samedi la MINURSO et les camps de réfugiés sahraouis". Ban Ki-Moon se rendra également samedi dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf où il s'entretiendra avec des responsables sahraouis. Il prévoit aussi de rencontrer le personnel des Nations Unies activant dans la région et compte visiter le groupe de la Minurso déployé à Bir Lahlou au Sahara Occidental. Le SG de l'ONU inclura le compte rendu de sa tournée maghrébine dans son prochain rapport sur le Sahara Occidental qu'il soumettra au Conseil de sécurité. Le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric avait récemment indiqué qu'outre l'accent qui sera mis sur la situation humanitaire des réfugiés sahraouis, la visite de Ban Ki-moon dans la région s'inscrirait également dans le cadre de la préparation du prochain rapport sur la situation au Sahara Occidental que doit présenter Ban Ki-Moon en avril au Conseil de sécurité. Le SG de l'ONU mènera cette tournée sans les deux escales de Rabat et de Laayoune qui abrite le siège de la Minurso, le Maroc ayant refusé de donner une réponse positive aux propositions de l'ONU concernant les entrevues prévues entre Ban Ki-moon et les responsables marocains. Des sources officielles onusiennes avaient affirmé l'annulation du déplacement de Ban Ki-moon au Maroc, mais n'ont pas précisé pour autant s'il s'agissait de la propre décision du SG de l'ONU d'annuler cette étape de son voyage ou d'un refus formulé par les autorités marocaines de l'accueillir à Rabat. Dujarric s'est contenté d'indiquer que le secrétaire général de l'ONU n'allait pas se rendre au Maroc, cette étape de sa visite coïncidant avec le déplacement du Roi Mohamed VI à l'étranger. Après avoir échoué à faire annuler cette visite, pourtant approuvée par le Conseil de sécurité, le Maroc a tenté de la reporter à juillet de sorte qu'elle n'influera pas sur le prochain rapport de Ban Ki-moon et sur le renouvellement du mandat de la Minurso, prévu en avril. Les autorités marocaines veulent en effet bloquer tout progrès dans le dossier sahraoui pendant le mandat de Ban Ki-moon qui arrive à échéance en fin 2016, avait déclaré le représentant du Front Polisario auprès de l ONU, M. Ahmed Boukhari. En voulant gagner du temps jusqu'à expiration du mandat de l'actuel secrétaire général de l'ONU, le Maroc espère également que le changement prochain à la tête de la Maison Blanche jouerait en sa faveur, avait-il expliqué. Selon la partie sahraouie, les autorités marocaines tentent d'entraver le dossier sahraoui, au moment ou le mandat du secrétaire général de l'ONU touche à sa fin (2016). Les Sahraouis souhaitent que la prochaine visite de Ban Ki-moon "ouvre une nouvelle ère pour la politique et les positions de l'ONU vis-à-vis de la cause sahraouie pour que le bourreau et la victime ne soient plus traités sur le même pied d'égalité" et puisse amener le Maroc à respecter les décisions de l'organisation onusienne en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.