Une situation gravissime qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les malades hospitalisés, notamment les personnes souffrant de complications respiratoires ou encore les urgences ou la maternité. La population oranaise et les malades en quête de prise en charge médicale, auront presque tout connu, tout subi au CHUO et leur calvaire ne semble pas devoir prendre fin. Les patients et leurs proches ont vécu depuis longtemps ou de manière cyclique, les pénuries de médicaments essentiels, de réactifs, des pannes d'équipements, des rendez- vous à rallonge, des médecins absents ou débordés, des conditions d'accueil déplorables. Et ces jours-ci, voilà qu'au CHUO il y a eu, en plus, le manque de disponibilité de bouteilles d'oxygène. Un comble pour un établissement hospitalier de se retrouver dans une telle position! Si depuis ce jeudi la situation a été rétablie, nous avons appris par des témoignages de proches de malades, que durant 3 jours, la semaine dernière, la rupture de disponibilité de bouteilles d'oxygène a obligé certains services à cesser partiellement leurs activités et à reporter des interventions programmées. Une situation gravissime qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les malades hospitalisés, notamment les personnes souffrant de complications respiratoires ou encore les urgences ou la maternité. Les raisons d'une telle situation sont le cumul de factures impayées auprès de la société livrant ces bouteilles d'oxygènes. Des dettes de plusieurs milliards de centimes, croyons-nous savoir, dont certaines remonteraient à au moins trois ans. La société, la seule conventionnée avec les hôpitaux et à les fournir, a dû suspendre, un temps ses livraisons, devant l'ampleur des impayés mais cela non sans avoir alerté l'hôpital sur la nécessité de régler ses dettes, avons-nous encore appris de sources sûres. Une réunion d'urgence a été provoquée entre les partenaires et un arrangement trouvé pour la livraison d'un quota de bouteilles d'oxygène, et le règlement d'une partie des dettes. Un chirurgien membre du département des activités médicales et pédagogiques (DAPM) du CHUO, reconnaîtra, à demi-mot cette situation, en expliquant que toutefois "la situation a été maîtrisée et les cas d'urgence traités prioritairement". Et pour cause il a fallu avoir recours aux réserves de bouteilles d'oxygène pour assurer la prise en charge des malades et cas urgents. Dès lors, comment un établissement public peut-il en arriver à ce stade de déliquescence, mettant en danger la population? D'aucuns s'interrogent sur le cumul des scandales au CHUO, et de la non-réaction du ministre de la Santé, qui pourtant, lors de ses déplacements, se dit intransigeant sur la gestion de la santé publique. Le même silence du côté des médecins interpelle, au moment où des langues commencent à se délier au sein du CHUO, et ainsi d'autres scandales pourraient être révélés sous peu. D LOUKIL