Les habitants du village d'Ibachiren et des environs sont toujours mobilisés. Ils continuent, quatre jours après, à fermer la route nationale n°26 à Ibachiren. Ils bloquent également la voie ferrée. Raisons de la colère : le centre d'enfouissement technique (CET) qui dégagerait des odeurs nauséabondes, d'où la mobilisation des riverains. La mise en service, l'été dernier, de l'unique CET de Béjaïa n'a finalement pas réglé le problème d'hygiène, encore moins la problématique environnementale dans la région. Bien au contraire, l'ouverture hâtive de ce CET est vite devenue la source d'un conflit inextricable. Et pour cause : les odeurs nauséabondes qui s'y dégagent empoisonnent la vie des riverains. Notamment la présence du lixiviat, un liquide résiduel, jugé très dangereux, appelé communément "jus de décharges", qui se déverse dans la nature, menaçant les vergers situés en aval. "Nous vivons dans une atmosphère insoutenable. Des odeurs pestilentielles se dégagent à longueur de journée de cette décharge, mise en service sans tenir compte des normes environnementales. L'absence de station d'épuration devant assurer le traitement des déchets, notamment le lixiviat qui se déverse dans les nappes phréatiques de la région, constitue une négligence caractérisée. Nous rejetons cette politique du fait accompli", déplorent les villageois d'Oued Ghir. Face à l'absence de réaction des pouvoirs publics, ils ont décidé d'investir la rue en bloquant le passage des camions transportant les déchets vers le site. Accusé d'encourager les protestataires, le maire de Oued Ghir, Yassine Ramtani, a fait l'objet de deux plaintes déposées par son homologue de Béjaïa, Abdelhamid Merouani, et le wali, Ouled Salah Zitouni. Pour sa part, le directeur par intérim de l'environnement de la wilaya a affirmé, sur les ondes de Radio Soummam, que les services de la wilaya ont acquis récemment un produit chimique spécial destiné à absorber efficacement les odeurs qui se dégagent à partir des bassins du lixiviat. À noter enfin que la fermeture du CET de Sidi Bouderhem par les villageois de Oued Ghir, a contraint les autorités locales à procéder à la réouverture "temporaire" de la décharge de Boulimat. KAMAL OUHNIA