La réunion d'Alger vise à asseoir la coopération sécuritaire aux plans opérationnels, tactique et stratégique, pour la lutte contre le terrorisme. "Les tragiques événements que nous enregistrons, chaque jour, démontrent que la menace terroriste est globale et diffuse, laissant perplexes les polices les plus efficaces et les mieux organisées." C'est ce qu'a déclaré, hier, le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, lors de la réunion consultative pour le démarrage de l'organisation de la police africaine, Afripol. En qualité de président d'Afripol, M. Hamel a exhorté les hauts responsables de la police africaine à s'impliquer davantage pour "la construction d'une architecture policière mondiale et efficace contre les menaces liées au terrorisme et à la criminalité transnationale organisée". Aux yeux du chef de file d'Afripol, d'autres défis viennent se greffer engendrant, dit-il, "de nouvelles formes de terrorisme, de radicalisation, de combattants terroristes étrangers, de cybercriminalité, de trafic illicite de drogue et d'armes à feu, en sus des crises migratoires et humanitaires. Ces derniers constituent des facteurs de menace à la paix et à la sécurité aux niveaux national, régional et international". Dans un discours prononcé devant le chef de division de défense et sécurité de la commission de l'Union africaine, des représentants d'Interpol, d'Europol, d'Aseanapol et le représentant du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert), l'orateur a souligné "la nécessité de renforcer la représentativité des polices africaines au sein de l'Afripol pour envisager son lancement au courant de l'année 2016". Il révèlera que l'Algérie, qui abrite, par ailleurs, le siège de ladite organisation, a déjà désigné 5 experts, alors que le Soudan, l'Ouganda, le Rwanda, le Gabon, le Nigeria et le Sénégal envisagent, eux aussi, de renforcer les ressources de démarrage d'Afripol. Autrement dit, l'organigramme d'Afripol ne prendra sa forme définitive que lorsque les pays - ayant pris acte à la réunion du mois de décembre 2015 - s'engageront entièrement dans le détachement de leurs effectifs. Et ce n'est qu'une fois que tous les pays signeront leurs engagements que le lancement d'Afripol sera effectif. "L'idée était de fixer un cadre, une feuille de route commune, qui sert de référence, pour baliser le programme d'action, à court, à moyen et à long termes, en allant au-delà des mesures conjoncturelles et des visions de circonstances", a souligné M. Hamel. Celui-ci a même rappelé "la mise en évidence, en février dernier lors de la conférence régionale tenue à Brazzaville (Congo), des contraintes rencontrées par les services de police africains dans leur processus de concertation et le rôle incombant à Afripol dans la concrétisation de leur démarche". Du reste, la réunion d'Alger vise à asseoir la coopération sécuritaire aux plans opérationnels, tactique et stratégique, pour la lutte contre le terrorisme. Des ateliers devront aboutir à des recommandations, notamment sur les échanges d'expériences des organisations africaines régionales de coopération policière, relever les points forts et les points faibles en termes de déploiement, la mise à jour sur l'opérationnalisation d'Afripol, les bonnes pratiques opérationnelles, tactiques et stratégiques, les modalités de coopération ainsi que les besoins et les attentes des membres d'Afripol. FARID BELGACEM