Le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, s'est dit favorable jeudi à une levée de l'embargo sur les armes en faveur du gouvernement libyen d'union à Tripoli. "Il doit être clair que pour consolider et stabiliser le gouvernement d'As-Sarraj, il est nécessaire qu'il puisse exercer lui-même une action contre le terrorisme", a affirmé le chef de la diplomatie italienne devant la Chambre des députés. Poursuivant son argumentaire, il a souligné : "Et donc, si l'embargo doit être modifié pour permettre des actions contre le terrorisme, cela doit être fait en faveur du gouvernement légitime", avant d'ajouter qu'il fallait aussi que le gouvernement d'union en Libye puisse bénéficier des ressources pétrolières. L'embargo sur les armes, décidé par les Nations unies en 2011, a été violé à maintes reprises en faveur des différentes milices agissant en Libye. La presse italienne a fait état en début de semaine de la livraison de plus d'un millier de véhicules militaires, dont la provenance n'est pas clairement établie, au profit du général Khalifa Haftar et de ses hommes à Tobrouk, dans l'est du pays. Pendant ce temps, le gouvernement d'As-Sarraj a annoncé jeudi la création prochaine d'un commandement militaire conjoint pour combattre le groupe Etat islamique. "Le Conseil présidentiel en sa qualité de commandant suprême de l'armée libyenne" a appelé jeudi "toutes les forces militaires libyennes" à attendre ses instructions et "la mise en place d'un commandement conjoint" avant toute offensive unilatérale contre l'EI à Syrte, ville située à 450 km à l'est de la capitale Tripoli, selon un communiqué. "Je me félicite de l'initiative du Conseil présidentiel libyen pour nommer un commandement militaire conjoint pour les opérations contre Daech à Syrte", a twitté l'émissaire de l'ONU en Libye, Martin Kobler. Le Conseil présidentiel craint que des opérations unilatérales lancées par différents groupes armés "pour libérer Syrte ne se transforment en affrontements entre ces mêmes groupes, susceptibles d'entraîner le pays dans une guerre civile (...) qui ne peut que profiter à Daech". M. T./Agences