Le Parlement de Tobrouk doit approuver le gouvernement d'union libyen, a affirmé jeudi dans un entretien au journal le Monde, Martin Kobler, envoyé des Nations unies en Libye. "Il faut que le Parlement de Tobrouk l'approuve (le gouvernement d'union)", a indiqué M. Kobler, soulignant que "la communauté internationale le soutient". Il a ajouté que les ministres des Affaires étrangères d'Italie Paolo Gentiloni, de France Jean-Marc Ayrault, d'Allemagne Frank-Walter Steinmeier et du Royaume-Uni Philip Hammond, le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, "se sont succédés à Tripoli pour rencontrer M. Sarraj". "Ce dernier a été invité à Istanbul à une réunion de l'Organisation de la coopération islamique. Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé l'installation du Conseil présidentiel à Tripoli et a demandé à ses membres de cesser tout contact avec des institutions parallèles. Toutes ces marques de soutien international, c'est une reconnaissance de facto", a-t-il expliqué. Le représentant onusien a indiqué que le Parlement de Tobrouk est l'institution "qui doit légitimer le gouvernement d'union nationale", regrettant que le vote ne peut avoir lieu car, a-t-il précisé, "une minorité de députés, incluant le président de l'Assemblée, Aguila Saleh, le rendent impossible". Par ailleurs, M. Kobler a estimé que l'urgence, "c'est la lutte contre Daech", organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech), et la reconstruction d'une armée libyenne "unifiée et intégrée". Au sujet d'une éventuelle intervention militaire étrangère en Libye contre cette entité terroriste, le responsable de l'Onu a répondu que "s'il y a l'assentiment du gouvernement, ce n'est pas une intervention, c'est une assistance militaire". Ce sera au gouvernement d'en formuler la requête. Mais pour lui, il doit y avoir une armée "reconstruite, intégrée", un ministère de la Défense et "un comité, probablement nommé par le Conseil présidentiel, qui propose la reconstruction de l'armée", estimant que l'expansion de Daech "ne peut être stoppée que militairement". "Nous devons essayer d'obtenir de plus en plus de légitimité pour ce gouvernement, même si à ce stade le Parlement de Tobrouk ne l'a pas investi. Le processus politique avance à la vitesse d'un escargot tandis que l'expansion de l'EI est bien plus rapide. Si le processus politique n'avance pas plus vite, il risque d'être dépassé par l'expansion de Daech", a-t-il averti.