La Banque extérieure d'Algérie (BEA) a atteint une cagnotte de 35 milliards de dinars dans le cadre de l'opération de l'emprunt obligataire lancé le 17 avril dernier. Dans une rencontre d'information et de vulgarisation, hier, à Blida, Mohamed Loukal, P-DG de la BEA, a expliqué l'objectif de cette opération financière initiée par les pouvoirs publics qui, selon lui, a pour but de booster la croissance économique nationale à travers des opérations d'investissement. Devant des hommes d'affaires des wilayas de Blida, de Chlef, de Djelfa, de Médéa et d'Aïn Defla, le patron de la BEA précise qu'on optera directement pour l'investissement des projets d'intérêt économique et non social. Il explique aussi que l'Etat continuera à soutenir des projets sociaux tels que la construction de logements, d'hôpitaux ou d'écoles à travers ses fonds propres. "L'Etat n'est pas en faillite comme veulent le faire croire certains", lance le P-DG de la BEA en ajoutant que "cette sortie a pour objectif de booster cette opération d'emprunt obligataire chez les particuliers, ensuite chez les entreprises". Selon lui, les entreprises ont intérêt à regarder ce que propose cet emprunt qui offre, selon lui, une bonne attractivité en matière de rémunération en plus de ces titres qui sont très flexibles. Selon toujours M. Loukal, ils peuvent être endossables, transportables et, surtout, déposés comme garantie d'un crédit. Il annonce, également, que l'opération connaîtra de nouveaux coupons d'obligations de 10 000 DA le titre pour les particuliers et 1 million de dinars le titre pour les gros déposants. Ce dernier estime qu'au bout de trois semaines du lancement de l'opération, la banque a enregistré un engouement de la part des souscripteurs. Selon lui, si l'opération continue à ce même rythme d'adhésion, elle pourra être clôturée plus tôt que prévu, pour le mois de septembre. Evoquant l'assèchement des ressources financières qu'a connu la BEA en 2015, lors de la chute brutale des prix du baril de pétrole, Mohamed Loukal, estime que malgré ce déficit, la BEA se porte bien sur le plan financier. Selon lui, elle réalise un taux de croissance très encourageant. Elle a amorti les effets de la baisse et a fait plus de 39% de croissance sur les crédits en 2015. "D'habitude, lorsque la Sonatrach éternue, la BEA contracte une bronchite ou un rhume. Aujourd'hui, nous sommes en bonne santé. En 2015, nous avons atténué le choc externe en matière de baisse des prix des hydrocarbures. Grâce à une nouvelle vision, la BEA, qui est traditionnellement une banque des hydrocarbures, change de stratégie pour s'ouvrir à l'ensemble des secteurs. Aujourd'hui, c'est une banque universelle, totalement diversifiée, qui s'attaque à tous les segments de la clientèle", précise le patron de la BEA. K. FAWZI