Confrontée au terrorisme, qu'elle combat quotidiennement, la Tunisie apporte son soutien à son voisin libyen dans ce domaine afin de réduire au maximum les dangers en provenance de ce pays, où l'Etat islamique a pris pied et constitue une menace pour toute la région. La visite du Premier ministre tunisien en Libye, où il a rencontré vendredi le chef du gouvernement d'union nationale, Fayez As-Sarraj, qui constituait avant tout un soutien à son homologue libyen, fut également une occasion pour coordonner davantage la coopération sécuritaire entre les deux pays, la Tunisie redoutant énormément les infiltrations de terroristes sur son territoire. D'ailleurs, l'un des principaux points évoqués par Habib Sid et Fayez al-Sarraj a été ce thème, comme l'indique cette déclaration du responsable libyen lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de leurs entretiens: "Nous avons évoqué (...) la coordination sécuritaire pour la lutte antiterroriste". "Nous allons vaincre le terrorisme mais cela nécessite du temps et de la coopération", a affirmé de son côté le Premier ministre tunisien, dont le déplacement constitue une première visite d'un responsable tunisien en Libye depuis l'arrivée du gouvernement d'union dans la capitale libyenne fin mars. Cette rencontre entre les deux hommes aura permis, selon l'agence de presse libyenne Lana, de prévoir la formation d'un comité mixte chargé des mesures sécuritaires relatives notamment au déplacement des ressortissants libyens en Tunisie ou au poste-frontière de Ras Jedir. Habib Sid a mis l'accent sur l'objectif de sa visite, qui constitue un soutien de la Tunisie au gouvernement d'entente nationale libyen dans tout ce qu'il entreprend pour la réussite d'une transition "délicate" et la consolidation des fondements de l'Etat libyen. Il a souligné que "la question libyenne est une affaire purement libyenne. La Tunisie appuie les Libyens pour qu'ils arrivent à réaliser les objectifs qu'ils se sont fixés". Outre le point très important de la lutte antiterroriste, Tunis et Tripoli, qui partagent environ 500 km de frontière en général désertique, ont également évoqué le commerce transfrontalier paralysé par la fermeture de la frontière tuniso-libyenne pour les marchandises. Ce problème est devenu urgent suite à la décision des autorités libyennes, il y a une semaine, de fermer le poste-frontière commun à Ras Jedir, suscitant un vif mécontentement au sein de la population du sud-est tunisien, dont une partie de la population vit en grande partie du commerce transfrontalier, y compris de contrebande. Ce fut aussi l'occasion pour le chef du gouvernement tunisien d'annoncer, par ailleurs, que les procédures de réouverture du consulat tunisien à Tripoli, fermé le 19 juin 2015 à la suite de l'enlèvement de dix membres du consulat par une milice armée, sont en cours. "Le consulat sera rouvert dans les meilleurs délais", a-t-il déclaré.