Le chef du gouvernement d'union nationale libyen, Fayez al-Sarraj, a appelé vendredi à plus de coordination entre la Libye et la Tunisie dans la lutte antiterroriste ainsi que sur le plan économique. "Nous avons évoqué (...) la coordination sécuritaire pour la lutte antiterroriste", a déclaré M. al-Sarraj lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'entretiens avec son homologue tunisien. "Ce qui s'est passé hier dans la région d'Abou Grein (...) était tout près", a-t-il ajouté en référence à l'attentat revendiqué par le groupe terroriste "Etat islamique" (EI/Daech) et aux attaques qui ont eu lieu jeudi aux environs de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), faisant 8 morts et 105 blessés. Les deux pays voisins prévoient la formation d'un comité mixte chargé des mesures sécuritaires relatives notamment au déplacement des ressortissants libyens en Tunisie ou au poste-frontière de Ras Jedir, selon l'agence de presse libyenne Lana. "Nous allons vaincre le terrorisme mais cela nécessite du temps et de la coopération", a indiqué pour sa part le Premier ministre tunisien Habib Essid. M. Essid est arrivé vendredi à Tripoli où il a rencontré des membres du gouvernement d'union. Il s'agit de la première visite d'un responsable tunisien en Libye depuis l'arrivée du gouvernement d'union dans la capitale libyenne fin mars. Outre la lutte antiterroriste, les deux pays qui partagent quelque 500 km de frontière majoritairement désertique ont également évoqué le commerce transfrontalier paralysé par la fermeture de la frontière tuniso-libyenne pour les marchandises. Les autorités libyennes ont décidé il y a une semaine de fermer le poste-frontière commun à Ras Jedir, suscitant un vif mécontentement au sein de la population du sud-est tunisien, territoire qui vit en grande partie du commerce transfrontalier, y compris de contrebande.