La direction des services agricoles prévoit une récolte exceptionnelle de 2,4 q de céréales mais la question récurrente de l'engrangement se pose avec acuité cette année. Les dirigeants de la coopérative de céréales et légumes secs de Belkheir, localité distante de quelques encablures du chef-lieu de wilaya, tirent la sonnette d'alarme à l'orée de la campagne moissons-battages qui démarrera début juin. En effet, la direction des services agricoles est optimiste, puisqu'elle prévoit une récolte exceptionnelle de 2,4 q de céréales dans l'ensemble des 34 communes de la wilaya de Guelma, et la question récurrente de l'engrangement se pose avec acuité cette année. Les pouvoirs publics ont apporté une assistance soutenue aux fellahs qui se sont investis dans ce créneau stratégique, car l'objectif assigné est d'améliorer sensiblement le rendement à l'hectare du blé dur, du blé tendre et de l'orge, sachant que la région de Guelma était dans un passé récent le grenier du territoire national. Selon un responsable de la CCLS de Belkheir, la capacité globale de stockage avoisine les 780 000 q de céréales, à savoir quatre silos totalisant 580 000 q et des magasins secondaires inappropriés implantés dans les communes de Roknia, Oued Fragha, Aïn Makhlouf, Aïn Larbi, Oued Cheham, Tamlouka et Mejez Amar pouvant réceptionner 200 000 q. Il poursuit : "Ces vieux entrepôts sont domiciliés en zone urbaine et nuisent à la santé et au bien-être des autochtones qui se plaignent à juste titre de la mauvaise qualité de leur environnement. En 2014, il a été enregistré une récolte de 1,360 million de quintaux, et l'année écoulée, les fellahs ont seulement récolté 970 000 q de céréales à cause du stress hydrique qui avait affecté la région de Tamlouka et Oued Zénati. Les structures de stockage sont nettement insuffisantes et ne répondent pas à la demande croissante des fellahs, soucieux de livrer leurs récoltes. Il est évident que certains préfèrent entreposer chez eux leurs récoltes." Notre interlocuteur souligne que tous les moyens humains et matériels sont mobilisés par la direction de la CCLS qui a toujours mis en place trois équipes de travailleurs qui assurent l'engrenage de 6h à 19h et de 20h au s'hour pendant le mois de Ramadhan. Il souligne : "Outre notre personnel permanent, nous avons convenu de recruter plus de 300 ouvriers saisonniers dès le lancement de la campagne moissons-battages, dans le souci de la performance. À notre corps défendant, nous assistons à la frénésie des fellahs qui disposent de plus de 500 moissonneuses-batteuses et qui activent sans répit. Nous sommes bousculés durant cette période caniculaire et les effets du mois sacré du Ramadhan. Nous faisons de notre mieux, mais il faut convenir que c'est une mission pratiquement impossible à cause de la faiblesse des infrastructures de stockage." Ce responsable nous apprend que les pouvoirs publics avaient opté pour la réalisation de deux silos d'une capacité de 200 000 q chacun pour atténuer la tension qui prévaut. Celui de Belkheir accuse un taux d'avancement des travaux d'environ 15%, et celui de Tamlouka sera lancé prochainement. Les autorités locales ont eu le mérite de louer de grands espaces couverts auprès de l'ex-Sonacome à Guelma et de l'industriel Benamor pour amoindrir la crise. Notre interlocuteur saisit cette opportunité pour lancer un appel pressant aux autorités locales, à la DSA, à la chambre d'agriculture de wilaya et aux fellahs aux fins d'activer collégialement dans l'intérêt général. Il conclut : "Les céréaliers doivent recourir au stockage à l'air libre ou livrer leurs céréales aux wilayas limitrophes pour pallier l'insuffisance de nos moyens d'engrangement." Hamid BAALI