Cela fait un mois, jour pour jour, que la campagne moissons-battages 2006-2007 a démarré à Guelma. Il est attendu, selon les prévisions de la DSA de la wilaya, une récolte céréalière de 1 277 500 q avec des taux de rendement moyens de 15,6 q/ha pour le blé dur, 18 q/ha pour le blé tendre et 14 q/ha concernant l'orge. Seulement, ces chiffres prévisionnels pourraient être dérisoires, si l'on prend en compte la généreuse pluviométrie enregistrée durant les mois de mars et avril, évaluée à 292 mm. Aussi est-il légitime de se poser cette question : ou bien les prévisions ont été mal calculées ou alors il y aurait d'autres facteurs à l'origine de cette modeste récolte ? En effet, le bulletin prévisionnel émanant de la DSA de Guelma rapporte que 52 500 ha ont été ensemencés en blé dur à travers la wilaya de Guelma. Les prévisions en matière de rendement pour la zone intensive tablent sur 19 q/ha, soit une récolte de 446 500 q en blé dur. En zone semi-intensive, l'on mise sur un rendement de 14 q/ha ; il est prévu ainsi une rentrée de 168 000 q de blé dur. Les zones extensives, quant à elles, ne dépasseraient pas un rendement de 14 q/ha, donc une production de 204 000 q pour cette campagne moissons-battages. Au total, une récolte de 302 500 q est attendue. Concernant le blé tendre, les rendements sont légèrement supérieurs à celui du blé dur avec 20 q rendus à l'hectare en zone intensive, 16 en zone semi-intensive et 12,75 en zone extensive. Des rapports qui se traduisent par une production attendue de 220 000 q de blé tendre en zone intensive, 64 000 q en zone semi-intensive et enfin 25 500 en zone extensive, soit une production globale en blé tendre de 818 500 q. La production d'orge et d'avoine reste le parent pauvre de la production céréalière à Guelma puisque, selon le rapport de la DSA, les terres ensemencées en avoine ne dépassent guère les 400 ha à travers la wilaya, pour un taux de rendement de 12q/h. Comme il ne faut pas confondre entre une production céréalière et la quantité reversée par les agriculteurs aux CCLS, la DSA de Guelma prévoit, en ce sens, une collecte évaluée à 420 000 q de céréales au niveau des différentes coopératives. Ces dernières sont 12 au total pour une capacité de stockage de 664 000 q, ainsi que 150 000 q dans des espaces non abrités. La réalité du terrain semble tout autre, puisque bon nombre d'agriculteurs de la région de Guelma, de Oued Zenati, de Sellaoua Announa, de Ras El Akaba et de Tamlouka ont fini, pour certains, de faucher leur blé pour en faire des bottes de foin ; pour d'autres, ils attendent toujours une moissonneuse-batteuse providentielle. « Des retards pour les moissons sont à prévoir », nous avouera l'un d'entre eux, qui ajoutera : « Les raisons sont claires, le manque de moissonneuses-batteuses en est la principale cause. » Quant au rendement, les quelques champs de blé dur, que nous avons visités dans la région, ne sont pas de bon augure, puisqu'un agriculteur nous avancera qu'il tourne à hauteur de 8 q/ha. Les charges ne sont pas négligeables, car il faut payer 2000 DA de l'heure pour une moissonneuse, soit l'équivalent d'un quintal de blé. D'autres agriculteurs de la région de la Seybouse ont vu leurs champs littéralement ravagés par les maladies foliaires ; la pluviométrie et l'hygrométrie des mois de mars et avril n'ont fait qu'accentuer le fléau. Enfin, plusieurs facteurs influenceront cette campagne, nous dit-on dans le milieu agricole : d'une part, le mauvais suivi en amont des plans de culture de la part des fellahs qui négligent trop souvent les phases de désherbage et engraissement, d'autre part, les services agricoles comptent trop souvent sur des actions de vulgarisation ponctuelles, au détriment d'un accompagnement continu.