La commission de recours de la FAF a finalement emboité le pas à la commission de discipline de la LFP en confirmant le verdict de la ligue dans l'affaire CRBAF-ASK, à savoir la rétrogradation en division inférieure (DNA) de l'équipe du CRB Aïn Fekroun, d'infliger une amende de deux millions de dinars (2 000 000 DA) au CRB Aïn Fekroun. En outre, le président du CRB Aïn Fekroun est sanctionné d'une interdiction de deux années d'exercer toutes fonctions en relation avec le football à compter de ce jour, avec proposition de radiation à vie du mouvement sportif national. La LFP avait également radié à vie le président de l'USC, Abdelmadjid Yahi, pour avoir avoué sur un plateau TV avoir combiné une rencontre de son club. La commission de recours, présidée par un juriste et deux présidents de ligues de wilaya de football, a donc entériné le verdict pris en première instance qui ignore justement l'article 81 du code disciplinaire de la FAF. "La tentative d'influence sur le cours du championnat prévue par l'article 123 du règlement du championnat de football professionnel est sanctionnée par : match perdu (sans attribution de points à l'équipe adverse) ; défalcation de neuf (9) points ; deux (2) ans de suspension ferme de toute fonction officielle pour la personne concernée du club ; un million de dinars (1 000 000 DA) d'amende pour le club", stipule cet article 81. Or si les membres de la commission de recours avaient recouru à cet article 81, l'ASK ne bénéficierait pas des trois points de la rencontre (sans attribution de points à l'équipe adverse). Son classement, soit à la 14e place du classement général devant l'USMM Hadjout et l'OM Arzew, l'aurait condamnée à la relégation. Un tel verdict aurait du coup sauvé l'USC qui se hisserait à la 13e place et donc non relégable. Pourquoi une telle omission ? Selon une source digne de foi, la FAF se défend par le fait que les règlements de la FIFA ne prévoient pas la non-attribution de points à l'équipe adverse dans ce cas précis, contrairement au code disciplinaire de la FAF qui le prévoit dans son article 81. Dans une première réaction à ce verdict, le président de l'USC, Abdelmadjid Yahi, indique : "Je savais que mon recours allait être rejeté, je sais qu'il y a acharnement contre mon club et ma propre personne, je continuerai à me battre jusqu'au bout, je suivrai le processus de ma défense et celle de mon club conformément à la réglementation. Cela fait plus de 30 ans que je suis dans le milieu du football, donc je connais toutes les procédures y afférentes. Dès demain, je déposerai mon recours au tribunal arbitral sportif (TAS) algérien en joignant d'autres nouveaux éléments. Le résultat du match CRBAF-ASK ne doit jamais être homologué, ce qui donnera un nouvelle situation. L'USC resterait en Ligue 2 si cette mesure était appliquée, malheureusement la commission de discipline, qui est incompétente selon les règlements de 2014 de la FIFA, n'a pas tenu compte de beaucoup de paramètres et a prononcé deux verdicts diamétralement opposés : d'un côté, elle annonce deux ans de suspension et proposition de radiation pour Hacen Bekkouche, président du CRBAF, et de l'autre elle m'interdit directement toute activité sportive à vie. J'aimerais bien connaître sur quel article du code disciplinaire s'est appuyée cette commission ? La radiation est une proposition de la FAF vers l'observatoire national du sport et le MJS. Or, dans mon cas, la CD de la LF a prononcé directement ma radiation, c'est une flagrante violation de la réglementation." "Si le TAS s'aligne sur la même position que la CD et le recours, ce que je ne souhaite pas bien sûr, il ne restera dans ce cas-là que la FIFA où je compte déléguer deux grands avocats, l'un suisse et l'autre français, pour défendre notre dossier. La bataille judiciaire et juridique vient de commencer pour nous", martèle Yahi. RACHID ABBAD