Le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Abdelkrim Yeles, a écarté, hier, "tout lien" entre la série de secousses telluriques qui frappe Mihoub (Médéa) et le barrage de Koudiat Acerdoune, de Bouira, limitrophe de la wilaya de Médéa. "Le séisme de Mihoub n'a aucun lien avec le barrage", a-t-il dit. Pour Abdelkrim Yeles, ces séismes font partie de nombreuses secousses que connaît l'Atlas tellien, en raison du rapprochement des plaques tectoniques africaine et eurasienne. Un phénomène qu'il a qualifié de "normal" et même "bénéfique", car il permet d'éviter des séismes de grande ampleur. M. Yeles était, hier, à Bouira, en compagnie du directeur de l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt), Arezki Barraki, et de Bernard Tardieu, expert français dans la construction des barrages. Ce trio a tenu à "tordre le cou" aux rumeurs faisant état de lien entre les tremblements de terre de Mihoub et l'exploitation de ce barrage. "Ce ne sont que des rumeurs qui n'ont aucun fondement logique ni scientifique", a martelé le DG de l'ANBT. "Je le dis et je l'affirme, rien, absolument rien, ne permet d'établir un quelconque lien entre les secousses de Médéa et cette installation hydraulique", dira-t-il, catégorique. Mieux encore, l'hôte de Bouira indiquera que les inspections des zones sensibles du barrage n'ont rien relevé d'anormal, tout en assurant que les lâchers d'eau ne sont pas à l'origine de cette activité sismique comme certains l'ont laissé entendre. Pour sa part, M. Tardieu a indiqué que l'Algérie "dispose de barrages bâtis aux normes internationales", tout en assurant que le barrage de Koudiat Acerdoune est prévu pour "résister aux séismes extrêmes". "En ma qualité de spécialiste, je suis catégorique dans mes propos : les populations n'ont absolument rien à craindre. Votre barrage fait partie des meilleurs au monde", s'est-il félicité. À une question d'un journaliste, évoquant une hypothétique rupture de la digue en amont du barrage pouvant constituer un danger pour les populations avoisinantes, le DG du Craag a écarté ce "scénario catastrophe", tout en mentionnant que la hauteur du barrage, qui est de 129 mètres, est "suffisamment importante" pour résister à tout débordement. Interrogé, par ailleurs, au sujet de la décision du gouvernement de geler "temporairement" les projets de l'hydraulique, le DG de l'ANBT a tenté de minimiser sa portée. "En Algérie, durant ces 15 dernières années, nous avons grandement modernisé les infrastructures de l'hydraulique", a-t-il tenu à préciser, en rappelant que le nombre de barrages avait "fortement augmenté" et que les stations de dessalement d'eau de mer (14) mises en place sont la "parfaite illustration" de la "dynamique insaturée depuis les années 2000". Et de conclure : "Je suis certain qu'après la résorption de cette crise financière, l'ensemble des projets mis en veille seront débloqués." RAMDANE B.