L'Algérie est dans une zone à sismicité modérée, a déclaré hier lundi le directeur général du CRAAG Abdelkrim Yelles, pour expliquer la fréquence des secousses telluriques de ces derniers mois, et notamment les cinq séismes enregistrés en l'espace de quelques heures au petit matin de dimanche à Mihoub, dans la wilaya de Médéa. M. Yelles a souligné dans l'émission «L'invité de la rédaction» de la chaîne 3 que «cette activité représente l'activité sismique du nord de l'Algérie, notamment à Hammam Melouane, Mihoub, Ain Azel, Béjaia». «Pour nous, cette activité sismique est au quotidien, avec trois secousses par jour, mais la plupart ne sont pas ressenties par le citoyen», a-t-il observé. Selon lui, «la région du centre de l'Algérie comme celle du bassin du Cheliff, le Constantinois, est une région concernée par cette activité sismique. Il y a l'activité sismique de Hammam Melouane, puis celle de Médéa. Nous avons une activité au quotidien dans cette région, sauf que nous avons des micro secousses, comme au large de Ain Benian (Alger), El Affroun, Tipaza.....». Le directeur général du CRAAG indique que l'activité sismique en Algérie est quotidienne, sauf que «ce sont des micro secousses, qui ne sont pas ressenties par les citoyens.» En fait, «l'activité sismique du nord de l'Algérie s'explique par cette collision des deux continents, de l'Afrique et la partie eurasiatique, elle n'est pas récente, elle se manifeste depuis les temps géologiques.» Avec trois secousses par jour et en moyenne 100 par mois, il estime que l'Algérie est « considérée comme une zone d'activité sismique modérée, et sur les 100 secousses mensuelles, il y a 80 qui ne sont pas ressenties par population, et c'est en deçà des activités (sismiques) connues par d'autres pays», souligne M. Yelles. Et, «avec ces secousses, il y a une libération d'énergie, il y a un relâchement de cette énergie produite par le frottement de deux plaques. Cette activité libère cette énergie accumulée», explique-t-il encore, avant d'affirmer qu'à l'heure actuelle, «on ne peut prédire à l'avance les séismes.» Par ailleurs, le directeur du CRAAG indique que l'activité sismique en Algérie est plus importante dans les zones telliennes que dans les Hauts plateaux ou le Sahara. «Nous affinons à l'échelle locale cette cartographie des séismes en Algérie pour la prévention des risques majeures d'une manière globale», a-t-il dit. Les déclarations du DG du CRAAG confirment au moins que la région du centre de l'Algérie est le siège d'une intense activité sismique, comme l'atteste la secousse d'une magnitude de 3,2 sur l'échelle de Richter enregistrée dimanche à 17h58 locales dans la wilaya de Médéa. Selon le CRAAG, l'épicentre de la secousse a été localisé à 2 km au sud-ouest de Mihoub. Ce séisme est en fait le 6ème enregistré dans la seule journée de dimanche dans la commune de Mihoub, située dans la daïra d'El Azizia. Dimanche vers 00h54, un fort séisme a été enregistré dans cette commune. Sa magnitude, selon le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique était de 5,3 degrés sur l'échelle ouverte de Richter. Il sera suivi par quatre autres secousses entre 00h54 et 06h23 au petit matin de dimanche. Selon la protection civile, la première secousse, la plus importante des cinq séismes, a été ressentie dans les wilayas de Tipaza, Alger, Boumerdès, Blida, Bouira, Tizi Ouzou et M'Sila. Selon un bilan provisoire de la protection civile, 28 personnes ont été blessées, dont trois sont dans un état grave, à la suite de ce séisme. Un premier bilan faisait état d'une vingtaine de blessés dont certains grièvement atteints. Le bilan de la protection civile indique d'autre part que 59 personnes sont en état de choc «suite à des effondrements partiels de murs et plafonds des habitations ou suite à des mouvements de paniques.» Elles ont été évacuées vers les structures sanitaires locales pour leur prise en charge. Dans la journée de dimanche, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville Abdelmadjid Tebboune s'est rendu dans la commune sinistrée où il a fait le point de situation des dégâts occasionnés aux habitations par ces secousses telluriques. Après avoir discuté avec la population sinistrée, il a annoncé une aide financière d'urgence aux sinistrés dont les habitations ont été affectées. Cette aide sera octroyée aux habitants des communes de Mihoub et Mezghena touchés par la forte secousse de dimanche sous forme d'aide à l'autoconstruction et la réhabilitation des habitations endommagés, indique le chef cabinet du wali de Médéa, qui précise qu'un quota de cinq cents aides à l'auto-construction a été alloué à ces deux communes. En outre, il a été décidé quatre cents aides financières d'un montant unitaire de 700.000 DA pour la réhabilitation des logements individuels affectés. Beaucoup d'habitants des villages de la commune de Mihoub avaient réclamé au ministre une prise en charge urgente et le relogement dans des habitations décentes.