La sortie sur le terrain, jeudi, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été riche en messages et en déclarations. Bac, concession automobile, activité d'importation, retraite..., autant d'actualités auxquelles M. Sellal a tenté d'apporter des éclairages. En visite avant-hier dans la wilaya de Tiaret, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est départi de sa réserve habituelle. Il a évoqué plusieurs sujets, ceux liés, notamment, à la problématique de l'économie et aux décisions prises par le gouvernement dans le cadre du Nouveau modèle économique. Même si Sellal s'est, encore une fois, montré rassurant et optimiste quant "aux capacités du pays à faire face à la crise", il n'en demeure pas moins que les quelques orientations données démontrent, on ne peut plus clairement, que le gouvernement semble prendre au sérieux l'amenuisement des recettes en devises de l'Etat depuis la dégringolade des prix du pétrole. "Cela fait deux années que nous sommes en crise, et Dieu merci, nous arrivons à tenir le coup", a déclaré le Premier ministre à Aïn Bouchekif où il a eu à visiter, en premier, l'usine de montage de véhicules de marque Mercedes Benz. Pour rappel, ce projet est le fruit d'un partenariat entre l'Etablissement de développement de l'industrie d'automobile relevant de la Direction de l'industrie militaire, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), la Caisse de l'investissement des Emirat arabes unis ainsi que la société allemande Daimler. Sur place, le chef de l'Exécutif a exhorté les concessionnaires automobiles au strict respect du cahier des charges régissant l'activité de l'importation des véhicules neufs, notamment dans son volet relatif à l'obligation faite à tout concessionnaire d'investir dans une usine de production automobile ou de pièces de rechange. Ces mêmes mesures sont contenues, faut-il le souligner, dans la loi de finances 2016. M. Sellal s'est montré, toutefois, menaçant, allant jusqu'à fixer les délais aux potentiels réfractaires, jusqu'en 2017, faute de quoi les licences d'importation leur seront retirées. "C'est cela la feuille de route tracée par le gouvernement afin de renforcer la capacité de production nationale", a-t-il précisé, ajoutant que "c'est la seule solution pour bâtir une économie hors hydrocarbures". Il a insisté, par ailleurs, sur la nécessité d'aller "vers la réduction de l'importation" et booster "la production locale" dans le but, a-t-il souligné, "de satisfaire les besoins des Algériens". Il a annoncé, d'autre part, que cette mesure décidée pour les concessionnaires automobiles sera élargie à d'autres activités d'importation. Il a cité dans ce sillage les produits de large consommation, comme les médicaments et les importateurs de produits laitiers qui sont désormais mis en demeure pour réaliser des unités de production localement. Il faut signaler que c'est dans cette optique que M. Sellal a visité le complexe industriel de montage de véhicules Hyundai du groupe Tahkout. Cette usine est implantée dans la zone industrielle de Zaaroura. Le représentant de Tahkout Manufacturing compagny a annoncé que le premier véhicule de marque Hyundai sortira des chaînes de montage le 1er novembre prochain, rappelant que le projet est inscrit dans le cadre d'un partenariat entre ce groupe et le constructeur coréen Hyundai. Durant toute la visite, et outre la déclaration sur la refonte du baccalauréat, le Premier ministre a axé toute son intervention sur le volet économique. Il a réitéré cette exigence de l'heure devant les agriculteurs de la région, qu'il a invités "à jouer leur rôle pleinement dans l'édification d'une économie forte et affranchie de la dépendance des hydrocarbures". Lors de la mise en service de la rive droite du périmètre irrigué de Dahmouni, le chef de l'Exécutif a appelé à privilégier la culture maraiîchère par les exploitations agricoles, afin d'éviter, selon ses termes, "l'importation" et augmenter, le cas échéant, "les capacités de production de la pomme de terre", une culture réussie dans cette zone. M. M.