Les médecins du service d'orthopédie et de traumatologie de l'hôpital de Ben Aknoun n'ont pas eu droit à leur week-end. Comme il est de tradition, les blouses blanches ont sacrifié leur repos hebdomadaire pour être au chevet des enfants souffrant de paralysie du plexus brachial ou de malformation des mains. Venues pour la plupart des contrées lointaines de l'Algérie profonde, les familles des patients attendent, chacune son tour dès cette matinée du vendredi, au bâtiment D de l'hôpital de Ben Aknoun. Confiant et nourrissant l'espoir d'une guérison, ces chérubins attendent d'être examinés et, si possible, d'être opérés par l'éminent professeur français Alain Gilbert, actuellement en mission à Alger pour une durée de trois jours. Spécialiste en réparation du plexus brachial et du traitement des malformations congénitales du membre supérieur, la compétence d'Alain Gilbert est reconnue à l'échelle mondiale. Inscrits à l'hôpital de Ben Aknoun depuis longtemps, ces patients ont été convoqués vendredi par l'équipe du professeur Benbouzid Abderrahmane, chef de service d'orthopédie et de traumatologie, pour être examinés et opérés par l'éminent spécialiste français. Ces malades ont effectués le déplacement de Batna, Sétif, Relizane, Skikda, Constantine, Azazga et Ouargla et d'autres contrées. Alors, et pour faire face à ce flux de patients, tous les médecins du service du Pr Benbouzid ont répondu présent en ce début de week-end. "En effet, et bien qu'il soit réservé aux adultes, notre service s'incombe des missions spéciales pour les enfants que l'on organise depuis 2005", nous confie le Pr Benbouzid à l'issue d'une visite des boxes, où sont examinés les enfants par le professeur Alain Gilbert qui s'entoure ainsi de jeunes médecins du service, et même des médecins résidents étaient au rendez-vous. Et d'ajouter : "Mon rôle est d'offrir à ces jeunes les conditions requises à l'enseignement et de former des compétences qui assureront à leur tour la formation à leurs consœurs et confrères." Du reste, l'on remarque que chacun y met du sien dans l'optique de pouvoir contribuer à ce que les enfants, au nombre de 90, soient auscultés et traités par le spécialiste français. Pendant ce temps, les parents attendent le verdict du professeur Gilbert, pour savoir si oui, leurs enfants seront opérés durant cette mission, ou aux mois de septembre et décembre prochains. Pour le docteur Benamirouche Abdeslam, "ces enfants étaient préalablement inscrits sur la liste de l'hôpital, et aujourd'hui, on les a convoqués à l'occasion de la mission de cette compétence reconnue à l'échelle mondiale". À ce propos, le docteur Nouri Sofiane expliquera que la paralysie du plexus brachial est due à une manœuvre lors de l'accouchement, soit lorsqu'on tire d'une façon brutale le bras du bébé : "L'acte médical consiste à réparer les nerfs rompus au moment de l'accouchement." Le docteur Aït Alloua prend place dans le boxe dédié au professeur français pour l'assister dans le traitement de ces chérubins. L'exemple d'un nourrisson de trois mois venu de Skikda a retenu l'attention du staff médical. Après examen, le professeur Gilbert ne tarde pas à rendre son verdict : il sera opéré pour qu'il ne souffre plus de la paralysie du bras droit. À ce sujet, les parents qui ont eu l'accord pour l'opération ont été orientés vers le médecin anesthésiste, le Dr Hamek, afin de le préparer à un bilan préopératoire. C'est un cas identique à celui d'un bébé âgé de 7 mois et originaire de Sétif, qui est examiné par le professeur Gilbert : "Cet enfant sera réexaminé au mois de septembre, afin d'évaluer l'évolution de la malformation." C'est au tour d'une fillette de 2 ans venue de Constantine, qui souffre d'une paralysie au niveau de son pouce gauche. Le diagnostic ne s'est pas fait attente : "L'enfant sera opéré avec 95% de chance de récupérer totalement son doigt." Ainsi, et tour à tour, Yasser, âgé de 8 mois et issu de Relizane, sera opéré à l'instar de la fillette de Constantine. Au demeurant, le docteur Benamirouche a tenu à préciser que "ces malades seront examinés au cas par cas et il y a des profils qui nécessitent une intervention d'urgence. Certes, il yaura d'autres cas, où il faudra attendre des semaines pour constater l'évolution et décider ensuite de la suite à donner, à l'exemple des patients qui nécessitent une rééducation". Et d'ajouter que pas moins de 14 enfants ont été opérés durant ce week-end. Hanafi H.