Plus d'une quinzaine d'enfants souffrant de paralysie du plexus brachial obstétrical, éligibles au transfert pour soins à l'étranger, ont été pris en charge au service d'orthopédie de l'EHS de Ben Aknoun depuis jeudi dernier. L'équipe du Pr Alain Gilbert, de l'Institut de la main à Paris, mondialement connu pour la chirurgie des paralysies du plexus brachial obstétrical, accompagné du Pr Piero Luigi Raimondi, de Milan, et du Dr Anne Valérie Thirion, médecin anesthésiste (Paris), a, en l'espace d'une mission, rendu bénévolement l'espoir à ces parents qui espèrent voir leur enfant débarrassé d'un handicap très pesant. Après une consultation préalable, ces enfants ont été préparés pour subir une intervention chirurgicale par un spécialiste ayant du doigté. Lors de ces trois journées, l'équipe de l'hôpital de Ben Aknoun a été mobilisée pour justement assurer le suivi de ces patients opérés et améliorer les compétences des jeunes spécialistes. Selon le Pr Benbouzid, chef de service d'orthopédie à l'hôpital de Ben Aknoun, «cette mission a un double objectif. Au-delà de ce qu'elle comporte en tant que soins de pointe, c'est un transfert de technologie et de connaissances très important pour l'amélioration des compétences des chirurgiens algériens qui s'intéressent à ces pathologies. Cette initiative est extrêmement avantageuse pour le pays, dans la mesure où certains cas nécessitent un transfert coûteux vers des centres spécialisés à l'étranger», a-t-il indiqué, avant de préciser qu'il s'agit d'interventions pointues et de microchirurgie consistant en une chirurgie directe du plexus brachial avec des greffes nerveuses, dont la durée dépasse parfois cinq heures. Après sa dernière intervention chirurgicale en attendant de reprendre dimanche le bloc, le Pr Gilbert, content de soigner des malades algériens, estime que cette mission est très bénéfique. «Le plus important pour nous est de former le maximum de chirurgiens et je pense que la volonté y est. Un certain nombre de ces jeunes chirurgiens sont aujourd'hui capables d'assurer cette activité. Il faut compter deux à trois années pour une meilleure maîtrise de la technique», a-t-il déclaré. Le Pr Gilbert signale que «cette pathologie qui touche 1,5 enfants pour 1000 naissances, est prise en charge en France au même titre que ce que nous venons faire en Algérie. Il faut préciser qu'on ne guérit pas les patients, mais nous améliorons leur état pour qu'ils deviennent autonomes dans le sens d'utiliser leur main pour faire beaucoup de gestes quotidiens, tels que faire la toilette, boutonner sa chemise, etc.» A noter que la venue de cette équipe médicale a été rendue possible grâce à l'association Tendre la main, présidée par Mme Nafa et basée en France, qui a assuré la prise en charge du transport (billets d'avion). Par ailleurs, l' équipe de spécialistes s'est rendue vendredi soir et samedi au centre médico-psycho-pédagogique de Beni Ourtilane (Sétif), inauguré en 2012, pour accueillir les enfants handicapés. Cette visite sera probablement une occasion de développer des échanges et apporter de l'aide à ces enfants. Djamel Eddine Chelghoum, porteur du projet depuis ses débuts, généreux donateur et l'un des fondateurs et actuel secrétaire général de l'association Ibtissama, a indiqué que 80 enfants sont pris en charge dans ce centre, dont 14 en internat. Ce centre abrite, entre autres, des classes de cours, des ateliers, une salle de sport, une piscine et un espace pour l'hébergement et la restauration.