Le méta-bisulfite de sodium est utilisé par des bouchers d'Oran pour masquer l'odeur de la viande faisandée et la rendre plus rouge pour tromper leurs clients. Durant ce Ramadhan et y compris auparavant, les services de contrôle de la direction du commerce et de la fraude d'Oran ont dressé un constat alarmant concernant l'utilisation d'un produit chimique toxique, le méta-bisulfite de sodium, par des bouchers d'Oran pour masquer l'odeur de la viande faisandée et la rendre plus rouge pour tromper leurs clients. C'est ce que nous avons appris auprès d'un chef de service de la DCP d'Oran qui avoue son inquiétude face à une pratique qui revient en force, et qui pourtant est interdite car mettant en danger la santé des consommateurs. Ainsi sur 87 prélèvements, 7 se sont avérés positifs au méta-bisulfite de sodium. "Nous avons trouvé la présence de ce produit dangereux dans les merguez et la viande hachée et nous avons établi des PV de fermeture d'office et demandé des poursuites judiciaires", nous explique notre interlocuteur qui reconnaît encore en aparté que les bouchers sont récidivistes dans cette pratique frauduleuse. D'ailleurs en plein Ramadhan, les inspecteurs des contrôles de la DCP ont encore découvert dans un marché de la commune d'Es Senia deux kilogrammes de poudre blanche de méta-bisulfite de sodium et un litre du même produit, qui étaient dissimulés : "C'est une preuve de plus que les bouchers persistent dans leurs pratiques dangereuses en dépit de nos contrôles et de nos campagnes de sensibilisation", a expliqué le responsable de la DCP. Pour des consommateurs, c'est la consternation. "Je ne comprends pas", réagit un père de famille, "pourtant on ne peut pas dire que les bouchers sont dans le besoin avec le prix actuel de la viande. Il faut les radier définitivement". Rien que pour la première quinzaine du Ramadhan, 3,1 tonnes de viande impropre à la consommation ont été saisies. Pour beaucoup, c'est l'anarchie, le silence et l'inaction des organisations professionnelles qui sont responsables de cette situation, mais aussi la non application de la réglementation par les pouvoirs publics qui ne vont pas jusqu'à prononcer la radiation du registre du commerce pour les récidivistes. D. Loukil