Une nouvelle attaque armée a fait deux morts et cinq blessés à un poste de contrôle à Dinangourou, à Mopti, dans le centre du Mali, une région en phase de devenir "l'eldorado" des groupes terroristes, selon un rapport du Crisis Group. Des inconnus ont, en effet, attaqué, samedi à l'aube, un poste de l'armée malienne, a indiqué le journal électronique Studio Tamani. "Le bilan actuel s'élève à deux morts. Il y a un Tamasheq du nom d'Intalla et un autre Koné. Tous les deux sont des militaires du poste de Dinangourou. Ce poste est installé depuis le 10 avril dernier", a indiqué le maire de la ville. Jusqu'à hier, cet attentat n'était toujours pas revendiqué, mais les habitants de la région accusent les groupes terroristes qui, selon Crisis Group, sont en train de prendre pied dans le centre du Mali, dans ce qui est considéré comme le début d'une nouvelle guerre autour du contrôle des ressources naturelles de la région. "Il y en a cinq qui ont été grièvement blessés, ils ont été admis au centre de santé pour des soins. Nous soupçonnons des jihadistes, puisque le mois passé les jihadistes étaient venus dans un de nos villages à Koba. Ils étaient quatre sur deux motos", a ajouté la même source. Plusieurs attaques terroristes ont eu lieu à Mopti et ses environs, ces derniers mois, les groupes terroristes profitant des blocages qu'a connus la mise en œuvre de l'accord de paix au Mali, pour reprendre du terrain, allant même jusqu'à étendre leur champ d'action jusqu'aux pays voisins : le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. Dans son rapport "Mali central : la fabrique d'une insurrection ?", Crisis Group a indiqué que des groupes armés, des terroristes mais aussi des bandits et des trafiquants de drogues et d'armement "pullulent" dans cette zone du Mali, s'appuyant sur des sources sécuritaires et les habitants de la zone. "Aux environs de la ville de Mopti, les habitants témoignent de la présence de milices armées qui sillonnent la région à motos. Certaines d'entre elles se présentent d'ailleurs comme étant jihadistes. Principal mis en cause, le Front de libération du Macina qui semble s'être éclaté en une multitude de groupes armés qui s'assimilent parfois à des gangs de bandits", lit-on dans les médias maliens. L'inquiétude sur une dégradation de la situation sécuritaire s'est accentuée avec la naissance, à la mi-juin, d'un groupe armé des Peuls, dont les membres de la communauté sont régulièrement victimes d'exactions et de bévues des forces armées maliennes et françaises qui les confondent avec les terroristes, a affirmé son fondateur Oumar al-Janah. Le chef de l'Alliance pour la sauvegarde de l'identité peule et la restauration de la justice affirme que son mouvement est pour la paix et n'a aucune but religieux à part la défense des droits des Peuls. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira aujourd'hui à New York pour examiner la situation dans le Sahel et l'Afrique de l'Ouest, où le spectre d'une expansion du terrorisme plane sur la région depuis des mois. Lyès Menacer