Le comité de village d'Aït Abdelouahab devait se réunir hier soir pour décider d'une action d'envergure pour aujourd'hui ou demain, soit à Ouacif, chef-lieu de daïra, soit à Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, pour exiger la libération inconditionnelle de la petite Nihal. Une dizaine de jours après la mystérieuse disparition de la petite Nihal Si Mohand dans le village d'Aït Abdelouahab, relevant de la commune d'Aït Toudert et de la daïra d'Ouacif, il règne un climat d'angoisse et de consternation de plus en plus insoutenable. Mais en dépit de la gravité de la situation et de l'ampleur du drame, la famille Si Mohand caresse encore l'espoir de retrouver son enfant sain et sauf, alors qu'ils sont des centaines de villageois de la région des Ouacifs à se mobiliser pour la soutenir dans cette dure épreuve. De Larbaâ-Nath-Ouacif, important chef-lieu de daïra, jusqu'au village le plus reculé de la commune d'Aït Toudert, les citoyens vivent dans l'expectative et n'arrivent pas à réaliser l'ampleur du drame. En cette journée marquée par l'envolée du mercure, les citoyens de la région ont bien du mal à supporter la canicule mais la mobilisation est toujours de mise. Dès notre arrivée à Larbaâ-Centre, les cafés maures sont bondés de monde et toutes les discussions s'articulent autour de l'énigmatique disparition de la petite Nihal. À la vue d'un étranger, les langues ont de la peine à se délier. "Que Dieu protège la petite et espérons que sa famille puisse la retrouver saine et sauve", nous dira un vieillard, l'air hagard et le ton grave. Il est vrai que dans toute la région d'Ath Ouacif, toute la population locale semble tourmentée par cette horrible tragédie et partage le désarroi de la famille Si Mohand qui ne sait plus à quel saint se vouer. Et pour cause, en l'espace de dix jours, les villageois volontaires tout comme les services de sécurité et les sapeurs-pompiers ont mis tout leur cœur à l'ouvrage pour retrouver le petit ange disparu. Ni les fouilles des bois environnants entreprises par les jeunes de la région, ni l'exploration des étendues d'eau et des retenues collinaires effectuée par les plongeurs-scaphandriers de la Protection civile, ni les chiens renifleurs de la gendarmerie n'ont réussi à lever le moindre voile ni le moindre petit indice sur cette incroyable disparition. Aït Bouabdellah, village haut perché à quelque huit kilomètres au-dessus de Larbaâ-Nath Ouacif, l'émoi et la consternation se mêlent douloureusement à la colère. Ici et là, le même refrain, le même scénario. "Sitôt arrivée au village avec ses parents pour assister à une fête familiale, la petite Nihal est sortie jouer avec des enfants de son âge puis... plus rien ! La gamine s'est envolée comme un ange et la fête a laissé place au drame !", répéteront, plus d'une fois, les parents et les proches de la petite Nihal alors que la demeure des grands-parents maternels de la fillette disparue ne désemplit pas depuis jeudi dernier. "Nous avons le pressentiment que Nihal est encore vivante et présente dans la région, et nous prions Dieu, à chaque instant, pour la protéger et nous aider à la retrouver saine et sauve", diront les parents de la victime qui, depuis le premier jour de sa disparition, n'ont reçu aucun appel ou demande de rançon. Le comité de village d'Aït Abdelouahab devait se réunir hier soir pour décider d'une action d'envergure pour aujourd'hui ou demain soit à Ouacif, chef-lieu de daïra, soit à Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, pour exiger la libération inconditionnelle de la petite Nihal. "Nous avons pris acte de la déclaration du ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui s'est engagé à tout mettre en œuvre pour retrouver notre fille mais nous prions les plus hautes autorités de l'Etat et, à leur tête, le président Abdelaziz Bouteflika d'user de tous les moyens possibles pour sauver notre enfant", diront les parents de Nihal qui ne perdent pas espoir de retrouver leur enfant vivante. M. H.