Jusqu'à hier, il n'y avait aucun indice, aussi insignifiant soit-il, qui aurait pu éclairer la lanterne des chercheurs. Les responsables de 27 comités de villages de la daïra de Ouacif, 40 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ont tenu une réunion hier vendredi pour donner une suite à l'affaire de la petite Nihal, disparue depuis le 21 juillet dernier. Les participants ont proposé l'organisation de plusieurs actions dont une marche et une grève générale dimanche prochain dans toute cette région. Dimanche aussi, les citoyens sont appelés à prendre part à un rassemblement qui aura lieu à Larbâa, chef-lieu de la daïra de Ouacif. Après quoi, les citoyens vont marcher du chef-lieu de daïra vers le village Ath Abdelwahab dans la commune d'Ath Toudert. Aussi, lors de la réunion d'hier, un appel a été lancé par les comités de village pour que les forces de l'ANP s'impliquent dans les opérations de recherche visant à retrouver Nihal. Disparu depuis le jeudi 21 juillet dernier, Nihal Si Mohand, âgée de quatre ans, reste encore introuvable en dépit d'une campagne de recherche gigantesque. En plus des centaines de citoyens mobilisés spontanément depuis le lendemain de cette disparition, il y a lieu de rappeler qu'un nombre important d'éléments de la Gendarmerie nationale ainsi que des maîtres-nageurs sont quotidiennement en quête du moindre signe ou trace qui pourrait faciliter de retrouver le petit ange. Mais malheureusement, jusqu'à hier, il n'y avait aucun indice, aussi insignifiant soit-il, qui aurait pu éclairer la lanterne des chercheurs. L'énigme qui entoure cette affaire demeure entière, même si les déclarations faites par les parents de Nihal et certains proches laissent supposer qu'il pourrait éventuellement s'agir d'un enlèvement. Il s'agit là juste d'une lecture qui paraît plausible à défaut d'être une certitude. Si la fille avait été victime d'un accident de quelque nature que ce soit, les chercheurs déployés un peu partout dans toute la daïra de Ouacif auraient sans doute fini par tomber sur une trace, aussi infime soit-elle. C'est d'ailleurs l'absence de toute empreinte de la fille au sourire angélique (tel que toutes ses photos la montrent) qui laisse supposer que cette disparition serait un enlèvement. Mais les membres de la famille de Nihal, qui s'expriment régulièrement devant les journalistes, qui se sont dépêchés au village Ath Abdelwahab, dans la commune d'Ath Toudert, daïra d'Ath Ouacif, n'ont à aucun moment fait état d'un quelconque contact avec d'éventuels ravisseurs. Ils n'ont fait qu'exprimer leur désarroi indicible, leur affliction et leur peine devant un tel drame. Un drame auquel ont compati, comme un seul homme, tous les villages de la commune d'Ath Toudert et de toutes les communes environnantes. Tout a commencé jeudi 21 juillet à 11 h 15 min. Quand la mère de Nihal est revenue d'une fête de mariage familiale à laquelle elle avait été conviée alors que'elle habite, en compagnie de sa petite famille, à Oran, dans l'Ouest algérien. «Quand nous sommes revenus de la fête, nous sommes partis à la maison parentale, laissant à peine à quelques pas derrière nous les petites filles et gosses jouer devant la porte, c'était à peine pour quelques minutes, moins d'un quart d'heure. Quand je me suis rendu compte de l'absence de ma fille dans la maison, je suis sortie devant la maison et je n'ai pas trouvé de trace d'elle alors que les autres enfants étaient tous là», a raconté la mère de Nihal complètement abattue et les yeux cernés suite à tant de nuits blanches et de jours noirs. Depuis cet instant fatidique, Nihal son visage lumineux n'ont plus été revus, ni par aucun membre de sa famille ni par les habitants du village, pourtant paisible d'Ath Abdelwahab. La brigade de gendarmerie de Aïn El Hammam est vite contactée par la famille de Nihal qui a déposé plainte de manière officielle. Aussitôt saisie et l'accord des parents de Nihal obtenu, les responsables de la brigade de gendarmerie de Aïn El Hammam ont mobilisé tous les moyens en leur possession pour retrouver la fillette. Tous les jours et toutes les nuits, les recherches, aussi bien dans les champs que dans les buissons et les forêts limitrophes ne se sont pas interrompues. A côté des services de la gendarmerie, les maîtres-nageurs ont aussi passé au peigne fin les lacs qui se trouvent dans la localité au cas où Nihal se serait noyée. Mais peine perdue, les six jours de recherches se sont avérés infructueux au grand malheur de toutes les personnes touchées, de près ou de loin, par cette tragédie inédite dans toute la wilaya de Tizi-Ouzou où on ne s'en est jamais pris à un enfant même durant les pires années de terrorisme. Malgré tout, les éléments de la compagnie de gendarmerie de Aïn El Hammam sont toujours sur le pied de guerre et les patrouilles importantes mobilisées sur le terrain maintiennent sans relâche les recherches car l'espoir de retrouver la fillette saine et sauve est toujours permis. Par ailleurs et pour mieux coordonner les recherches et afin de permettre à ces dernières d'être plus efficaces, une cellule de crise a été créée en milieu de semaine par les citoyens. Ladite cellule est coordonnée par le président de l'Assemblée populaire communale d'Ath Toudert. Depuis jeudi 21 juillet 2016, chaque jour qui se lève apporte une lueur d'espoir surtout aux membres de la famille de Nihal, à son père, sa mère et sa grand-mère, pour que la petite innocente réapparaisse pour mettre fin à ce long et pénible cauchemar dans lequel est plongé Ath Ouacif et ses enfants. En plus des inlassables recherches menées, les prières aussi viennent s'y ajouter pour que le pire soit évité.