Les habitants d'Ath Wizgan, village relevant de la commune et daïra de Bouzeguène, ont procédé, hier, à la fermeture de l'agence ADE (Algérienne des eaux) de Bouzeguène. La crise d'eau potable et les programmations anarchiques de l'ADE ont mis à sec les robinets du village depuis plusieurs semaines. Les villageois attendent souvent plus d'une semaine pour avoir droit à un filet d'eau. Mais ce qui tarabuste les villageois, ce sont la programmation et la répartition inéquitable du précieux liquide. Le village d'Ath Wizgan, qui n'est alimenté que par la seule source d'Aderdar, n'a droit, aujourd'hui, qu'à cinq heures d'eau par mois. Cette répartition sévère n'existe nulle part ailleurs en Kabylie. L'alimentation en eau potable ne cesse de donner du fil à retordre aux habitants qui ne disposent pas d'eau pour se laver ou cuisiner. "Nous exigeons une répartition équitable qui tienne compte des capacité hydriques de la commune. Notre village n'est alimenté que par la seule source d'Aderdar, nous subissons une restriction draconienne de l'ADE. Nous n'avons que cinq heures d'eau par mois alors que certains villages ont de l'eau H24. En plus de la source d'Aderdar, ils ont également des sources d'eau privées à haut débit", dira un membre du comité de village. Par ailleurs, 12 villages sur les 24 que compte la commune ne paient pas l'eau et ce sont ces mêmes villages qui ne déboursent pas un centime qui sont les mieux servis. Le responsable de l'agence de Bouzeguène se plaint du manque d'agents pour s'occuper du réseau. On nous informe, par ailleurs, que les capacités hydriques d'Aderdar sont très importantes et la pression d'eau est considérable. La semaine dernière, le réservoir de 1 000 m3 d'Aït Ikhlef débordait toute la nuit et l'eau partait dans la nature alors que les villages ne disposaient pas d'une seule goutte d'eau. La population doit se rabattre sur l'achat de citernes d'eau douteuses à 2 000 DA l'unité. KAMEL NATH OUKACI