L'eau arrive dans les robinets un jour sur quatre. Le chantier des nouveaux forages est à l'arrêt. Les citoyens de la localité de Bouzeguène (60 km à l'est de Tizi Ouzou), font état d'un début de rationnement de l'eau potable depuis le début de la semaine. En effet, les habitants sont astreints, depuis quelques jours, à puiser l'eau de leur citerne, constatant, amèrement, que leur calvaire vient de commencer et cela pour une durée d'au moins cinq mois. En l'absence d'affichage, ce sont les surveillants du réseau qui ont averti la population, prise au dépourvu, que l'eau sera disponible dans les robinets seulement un jour sur quatre. La population de Bouzeguène, si elle s'est habituée au rationnement drastique depuis plus de 20 ans, s'interroge sur cette décision, alors que les capacités hydriques sont assez importantes pour subvenir aux besoins des villageois, au moins un jour sur deux jusqu'au début du mois d'août. Les villageois ne croient pas aux explications fournies par les responsables successifs de l'ADE qui, pour se tirer d'affaire, faisaient croire à leurs abonnés que le débit de la source d'Aderdar a diminué. La distribution effectuée jusqu'à la semaine dernière a largement satisfait la population en alternance entre l'ouverture des vannes tous les deux à trois jours et les stocks dans les citernes de chaque ménage. Cependant, la gestion de l'eau est une question d'organisation. Si l'ADE exigeait des surveillants du réseau un minimum d'efforts pour la mise à niveau et l'utilisation rationnelle des capacités hydriques existantes, les villageois ne souffriraient pas autant. Mais ce qui tarabuste excessivement les villageois, c'est la répartition irrationnelle de ce précieux liquide. Les branchements illicites sont légion. De nombreux citoyens se sont branché individuellement sur la conduite principale. Certains possèdent des branchements doubles, voire triples dans des villages ou au chef-lieu communal, comme c'est le cas sur la route de la daïra, où la majeure partie des habitations est reliée à la conduite qui alimente le réservoir ou à celle qui sert tous les quartiers. Les habitants de Bouzeguène subiront davantage le problème de la pénurie d'eau, surtout que le chantier des forages de Boubhir, lancé en février 2015 est à l'arrêt. En effet, alors que le projet est en voie d'achèvement, quelques habitants des villages de Bouzeguène, qui souffrent aussi du manque d'eau, ont bloqué l'entreprise en empêchant le passage de la ligne électrique qui servira à alimenter les stations de refoulement. Ni les pouvoirs publics, encore moins la population de la commune de Bouzeguène, estimée à près de 40 000 habitants, n'ont réagi à cette opposition. La population de Bouzeguène, qui devait bénéficier de l'eau de ces forages dès le début de l'été, voit cet espoir s'évanouir. Le projet, dont l'enveloppe financière dépasse les 40 milliards de centimes, est à l'arrêt et aucun signe de déblocage n'est perceptible.