La commune de Khenak Mayoun (daïra d'Ouled Attia), dans le massif de Collo, renferme d'énormes possibilités pour devenir une destination touristique pour le véritable tourisme de villégiature. Outre ses forêts qui couvrent de larges parcelles, cette commune est réputée pour ses trois plages, interdites à la baignade, et les criques et calanques qui se succèdent le long de sa façade maritime et son extension vers la plage d'Oued Z'hor. Elle disposait certainement, jusqu'à cette saison, de la seule plage El-Marsa dédiée exclusivement à la gent féminine. En effet, le revêtement cette année de la route sinueuse qui mène du chef-lieu vers la principale plage appelée Lefnar (phare), jouxtant celle d'El-Marsa, a provoqué un véritable rush d'estivants que la plage ne pouvant contenir a poussé les autochtones à ouvrir la plage El-Marsa aux hommes mais accompagnés de leurs familles. Contrairement à la route goudronnée de la plage de Lefnar, la plage d'El-Marsa n'est accessible qu'à travers une piste difficilement carrossable. Alors que pour rejoindre la plage de Lekhraïef, l'accès n'est possible que par mer. Des embarcations transportent les baigneurs à partir de la plage principale vers les deux autres plages, El-Marsa et Lekhraïef et leur assurent le retour en fin de journée et selon la demande à raison de 800 DA la navette. On parle d'une étude en cours pour la réalisation d'une route touristique longeant les trois plages jusqu'à la baie d'Oued Z'hor. Tout le littoral de Khenak Mayoun est incrusté dans des montagnes rocheuses, formant une presqu'île bien abritée des vents. D'ailleurs, le jour de notre visite, vendredi, un bulletin météo spécial (BMS) a été annoncé interdisant la baignade sur tout le littoral algérien avec des vagues de 3 m et un vent atteignant jusqu'à 70 km/h. Pourtant, la mer dans les trois plages de Khenak Mayoun était calme et presque pas de vent pendant toute la journée. Les autochtones nous diront que la mer ici est tout le temps calme, car bien abritée par les montagnes tout en signalant que la plage El-Marsa était un quai pour les bateaux de marchandises pendant la colonisation. Une sortie en mer nous a permis de voir l'épave d'un bateau qui a coûlé en 2002. Alors qu'une autre épave d'un bateau qui a coulé en 1988 est visible quelques dizaines de mètres plus loin. La plage de Lefnar est aussi appréciée pour l'oued qui fait son charme. Ce sont deux lits d'oued qui se rencontrent au lieu-dit Oum Tine, dans la région de Toutouche, pour finir leur course sur la plage de Lefnar. La balade le long de cet oued d'environ 5 km laisse découvrir des cascades d'une hauteur d'une cinquantaine de mètres. De part et d'autre de cet oued, le camping sauvage est bien prisé par les aventuriers et les pêcheurs. On y trouve aussi une grotte dite de Rekeb El-Ghoul avec d'énormes blocs portant des inscriptions romaines à 4 km du chef-lieu de la commune. Des jeunes s'adonnant au petit commerce de saison rencontrés sur place évoquent le manque d'électricité et de l'assainissement les poussant à utiliser des générateurs d'électricité, mais tous s'accordent à dire que le revêtement de la route a véritablement boosté cette destination. L'Apc de Khenak Mayoun a durant ce mandat beaucoup investi dans le tourisme. Outre la route du littoral, 3 forêts récréatives sont en cours de réalisation. Pas loin se trouve un site historique, l'hôpital militaire de la Wilaya II ainsi que de la stèle de Ziza Malika, infirmière de guerre originaire des Aurès, morte en martyre après un pilonnage de l'armée coloniale de cet hôpital. Marsa Ezitoune est une destination touristique pour les amoureux de la nature et les amateurs de la pêche sous-marine. A. B.