Les habitants d'Ouled Gacem (commune de Zbarbar, daïra Lakhdaria, à 78 km au nord-ouest de Bouira) vivent dans une précarité extrême. En effet, cette petite bourgade d'à peine 3 500 âmes, selon les statistiques de 2015, perchée sur les hauteurs de Zbarbar et frontalière avec la wilaya de Médéa, à une altitude de 1 015 m, peine à revivre. Pour s'y rendre, il faudrait emprunter l'escarpé chemin de wilaya (CW) 1, tout en prenant le soin d'aborder délicatement les multiples virages constituant cette route sinueuse. Avant d'arriver à Ouled Gacem, il faut d'abord dépasser la commune de Mâala, puis celle de Zbarbar et ensuite bifurquer à gauche, en prenant la route qui mène vers la commune de Tablat (Médéa). Une fois sur place, on se rend très vite compte de la gravité de la situation dans laquelle "vivotent" les villageois de cette bourgade reculée et complètement enclavée. Et pour cause, ce hameau semble figé à une époque qu'on croyait révolue, ou du moins qui tire à sa fin. Une époque où les gens font leurs commissions à dos d'âne faute de routes ou de pistes carrossables. Une époque où les femmes font leur lessive sur les rives d'un ruisseau, faute d'eau courante... Cette localité donne l'impression que l'horloge du progrès et du développement s'est arrêtée. Ces conditions de vie, qui semblent remonter aux archives de l'Algérie coloniale, ou bien des archétypes des villages kabyles d'antan sont hélas l'insupportable quotidien des citoyens d'Ouled Gacem. Certains d'entre nous verraient "le cachet" de la Kabylie profonde ou bien la sauvegarde d'un mode de vie ancestral. Cependant, la population de ce village voit les choses différemment, à savoir un isolement total de leur localité et une léthargie sans fin.