Pour ce 60e anniversaire, un riche programme est concocté par plusieurs parties pour marquer la date symbole du 20 Août 1956. Six décennies après son organisation à Ifri-Ouzellaguen en pleine guerre de Libération, le Congrès de la Soummam ne cesse de susciter des débats, mais aussi une polémique. Moment historique majeur de la lutte armée contre le colonialisme, le Congrès de la Soummam, de par son apport à la Révolution et ses projections d'avenir, est toujours un sujet d'études et de recherches. Pour ce 60e anniversaire, un riche programme est concocté par plusieurs parties pour marquer la date symbole du 20 Août 1956. Formations politiques et associations de la société civile s'impliquent pour célébrer cette journée dans la dignité, mais aussi sous le signe de la lutte. Le FFS et le RCD ont déjà prévu, chacun de son côté, une activité sur l'esplanade mémorial d'Ifri. À côté de ces actions prévues au moment où des officiels sont attendus à Ifri, d'autres activités sont aussi programmées, à l'image d'un colloque de plusieurs jours dont le thème est : "Assises de la Soummam : 60 ans après, quelles leçons ?". Initié par la commune d'Akfadou en partenariat avec l'APW de Béjaïa, l'association Forsem de Lyon (Forum de Solidarité euroméditerranéenne) et Med Action d'Akbou, ce colloque réunira des chercheurs en histoire, des témoins et des acteurs qui ont pris part au Congrès de la Soummam. Ce colloque se tiendra les 25 et 26 août à Tiniri, à Akfadou. "Le Congrès de la Soummam est un moment historique majeur et fondateur de l'Algérie en guerre, et dont les concepteurs ont su et pu mettre en place, en dépit du quadrillage très serré du territoire par l'armée adverse, des structures cohérentes, et dégager une perspective politique, prémonitoire au regard de la crise politique qui continue d'affecter le pays", écrivent les organisateurs dans un communiqué de présentation du colloque, ajoutant que les résolutions du Congrès "ont posé sans ambiguïté, notamment, le principe de la primauté du politique sur le militaire". "Soixante ans plus tard, ce principe conserve encore une validité politique certaine et est encore à ce jour d'une brûlante actualité", estiment-ils. il s'agit, pour eux, de comprendre comment, dans ce contexte difficile des premières années de la guerre marquées par l'absence aussi bien d'une organisation armée structurée et concertée que de vision et de stratégie politique, les concepteurs de ce Congrès ont réussi à mettre en place, d'un côté, les structures cohérentes destinées à soutenir la dynamique populaire et, de l'autre, à dégager une stratégie politique contractuelle et inclusive de libération du pays, dépassant ainsi l'étroitesse des cadres politiques partisans traditionnels en donnant corps au mouvement national par l'intégration de nombreux cadres politiques issus d'horizons politiques divers (centralistes, PCA, ulémas, UDMA...). Enfin, parce qu'il a été traversé par des luttes internes, ce congrès fait pleinement partie d'une histoire et d'une mémoire conflictuelle, mais partagées avec la France. Il y a donc un enjeu scientifique de premier ordre à analyser et à comprendre les raisons de ces crispations, écrivent Dalila Aït El-Djoudi et Tahar Khalfoune, principaux animateurs du colloque. Sont attendus durant ces journées Gilbert Meynier, Belaïd Abane, Gilles Manceron, Jean-Charles Jauffret, Tahar Khalfoune, Dalila Aït El-Djoudi, Hamou Amirouche et Ali Guenoun, pour des communications sur le thème du Congrès de la Soummam. Mohamed Mouloudj