Cette séquence de l'histoire de la guerre de Libération nationale, n'a pas encore livré tous ses secrets. L'Akfadou, l'histoire de ce bastion de la révolution et quartier général du commandement de la Wilaya III historique, sera l'objet d'un colloque international du 25 au 26 août prochain à l'occasion de la commémoration du 60éme anniversaire du congrès de la Soummam organisé en partenariat avec l'Assemblée de wilaya de Béjaïa, le Forum de solidarité euro-méditerranéenne (Forsem de Lyon) et Med Action d'Akbou. «Les assises de la Soummam: 60 ans après, quelles leçons?» est le thème de cette rencontre de deux jours qui réunira les chercheurs, historiens, témoins et acteurs de la guerre de Libération nationale des deux rives de la Méditerranée, qui vont tenter d'apporter des éléments de réponses aux questions de la mémoire, toujours sujets de spéculations. Donc un regard croisé sur un événement qui a marqué l'histoire des deux pays. En effet, cette séquence de l'histoire de la guerre de Libération nationale, n'a pas encore livré tous ses secrets. Ce colloque se veut une rencontre de chercheurs, de témoins et d'acteurs au-dessus de tout autre considération, hormis celle d'éclairer un débat qui ne manque pas de points aveugles. D'éminents historiens et chercheurs universitaires des deux rives de la Méditerranée, vont prendre part à cette rencontre, à l'instar de Gilbert Meynier, professeur émérite, université de Nancy II. qui a consacré sa communication au thème «Algérie 1956: enterrement du politique et paroxysme de la violence», Belaïd Abane, politologue et professeur des universités en médecine Paris II, qui abordera la question de «la primauté soummamienne du politique sur le militaire: d'Ifri au Caire, une vie éphémère», Gilles Manceron, historien, responsable du groupe de travail «Mémoire, histoire, archives» de la Ligue française des droits de l'homme, Paris «Conceptions, définitions, débats sur la nation algérienne en France et en Algérie durant la période coloniale et la guerre d'indépendance» et enfin, Tahar Khalfoune, universitaire IUT Lyon 2, docteur en droit public qui, pour lui, reviendra sur «L'impact de l'histoire commune sur la construction des deux pays». Pour les organisateurs de ce colloque, l'objectif principal est de contribuer à une meilleure connaissance du contexte politique et militaire, des objectifs, des dissensions internes et des limites de ces assises, grâce aux réflexions des intervenants qui vont tenter d'éclairer le public, «sur cette rencontre historique qui a réuni la majorité des dirigeants de la révolution autour d'un événement qui reste encore peu connu». Il s'agit donc de libérer un champ de recherche fécond au regard des pistes de travail qu'il est susceptible d'ouvrir, lorsqu'on sait qu'aucune étude universitaire «n'est consacrée par l'université algérienne à cette séquence importante de l'histoire du pays. Un terrain scientifique laissé en jachère alors qu'il mérite bien d'être exploré pour plus d'une raison», lit-on dans le communiqué des organisateurs. Selon ces derniers, le congrès de la Soummam demeure un moment historique majeur et fondateur de l'Algérie en guerre et dont les concepteurs ont su et pu mettre en place, en dépit du quadrillage très serré du territoire par l'armée coloniale, des structures cohérentes, et dégager une perspective politique prémonitoire, au regard de la crise politique qui continue d'affecter le pays. Les participants à cette rencontre vont donc aborder plusieurs thématiques en relation avec le congrès de la Soummam, les décisions de cette rencontre des cadres de la révolution et ses répercussions sur le devenir de la lutte armée contre les forces coloniales et les conflits internes opposant certains cadres de la révolution aux initiateurs de cette action. «Ses résolutions ont posé, notamment et sans ambiguïté, le principe de la primauté du politique sur le militaire. Soixante ans plus tard, ce principe conserve encore une validité politique certaine. Sa remise en cause à la réunion du Conseil national de la révolution algérienne (Cnra) du Caire le 20 août 1957 a entraîné illico la militarisation des instances dirigeantes pendant la guerre et celle de tout le pays après l'indépendance.»