Au cours d'une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan 2016 de la Protection civile, le colonel Achour Farouk, sous-directeur de l'information et des statistiques, a précisé que les 85 cas de décès sont survenus lors de 105 noyades enregistrées dans 68 plages interdites à la baignade et dans 37 autres autorisées. Concernant les plages autorisées, il a été répertorié 21 décès de personnes ayant nagé durant les horaires de surveillance, contre 16 autres décès en dehors de cette tranche, a ajouté le même responsable. Parmi les 21 décès, 13 cas ont été enregistrés durant les journées où la baignade était formellement interdite (drapeau rouge), en raison de l'état très agité de la mer, alors que 4 autres décès ont été recensés pendant la baignade autorisée (drapeau vert). Les 4 autres cas restants ont été répertoriés durant la baignade autorisée, mais dangereuse (drapeau orange). La répartition par tranches d'âges des 8 personnes décédées lors de la baignade autorisée fait ressortir que la majorité (6) des baigneurs était des adolescents, a souligné le conférencier, relevant "l'imprudence" qui a causé ces pertes humaines. Les données de la Protection civile font également ressortir "l'ignorance" des règles de baignade et des consignes de sécurité, à l'origine de ces décès, les victimes étant issues des wilayas intérieures du pays, alors qu'un ressortissant zimbabwéen figure parmi les 8 personnes décédées. Le colonel Achour a relevé, par ailleurs, l'utilisation évolutive, ces dernières années, d'engins nautiques dans les zones de baignade, considérée comme étant un phénomène "amplificateur de risque" dans les plages. À la même période de référence, cette pratique a ainsi entraîné pas moins de 22 accidents ayant causé le décès d'une personne et des blessures à 21 autres, a-t-il révélé, rappelant qu'en 2015, 21 accidents de ce type avaient fauché la vie à 2 personnes et en avaient blessé 19 autres. Rappelant également que durant la saison estivale 2015, le non-respect des règles de baignade avait coûté la vie à un total de 101 personnes, l'intervenant a indiqué que cette situation a conduit la Direction générale de la Protection civile à mettre en place, depuis le 1er juin 2016, un important dispositif de sécurité sur les plages autorisées pour "garantir la surveillance des baignades et la protection des estivants". Ce dispositif, a-t-il détaillé, couvre 383 plages réparties à travers les 14 wilayas côtières, mobilisant un potentiel humain de 16 569 maîtres nageurs sauveteurs et plongeurs professionnels, dotés des équipements et autres matériels de sauvetage en mer adaptés à leurs missions. Le colonel Achour Farouk souligne, en outre, la nécessité d'une "attention particulière" quant au phénomène de noyade dans les plans d'eau (barrages, oueds, lacs, mares d'eau, retenues collinaires, piscines et bassins), insistant sur le "civisme" devant dicter la conduite des estivants afin d'épargner leur vie et celle de leur progéniture, s'agissant des parents. Tout en déplorant la persistance du non-respect des règles de sécurité et la désobéissance aux directives des surveillants de baignade, il a fait savoir que cela a coûté la vie, durant cet été, à deux d'entre ces derniers : Trabcha Zakaria, 23 ans, et Bendjider Fayçal, 27 ans, ayant succombé dans des opérations de sauvetage "très délicates", respectivement à la plage Rizi-Omar à Annaba et à Ighzar Lablat à Béjaïa. APS