Un jeune surveillant de la baignade est décédé samedi dernier à Bejaïa, suite à une opération de sauvetage réussie d'un estivant aventurier. Il s'agit de la deuxième victime depuis le début de la saison estivale. Les surveillants de la baignade, mobilisés dans le cadre du dispositif de surveillance des plages, sont confrontés à des difficultés sur le terrain, notamment le non-respect des règles de baignade. Ils interviennent pour le sauvetage des baigneurs aventuriers au détriment de leur vie. Selon la direction générale de la Protection civile (DGPC), le maître-nageur Fayçal Bendjider, âgé de 27 ans, est intervenu vers 14h30 pour sauver un baigneur âgé de 14 ans, natif de Biskra, emporté par les vagues, au niveau de la plage surveillée Ighzer Leblat, dans la commune de Souk El Tenine. Le surveillant de baignade a dû faire des efforts colossaux pour sauver le baigneur, vu la mer très agitée en cette journée et l'interdiction formelle de la baignade. Mission réussie pour le sauveteur qui a pu secourir l'adolescent et le conduire à la plage, mais il a été pris d'un malaise cardiaque. Evacué au poste de secours, le secouriste a succombé après une tentative de réanimation échouée. Fayçal est la deuxième victime depuis le début de la saison estivale. Un autre surveillant de baignade est décédé en service également à Annaba, dans une opération de secours. Durant la saison estivale 2015, un maître-nageur de 26 ans est décédé en sauvant un baigneur aventurier au large de la plage de Sidi Fredj, à Alger. Les surveillants de baignade sont-ils obligés d'intervenir et sauver des baigneurs ayant bravé l'interdiction de baignade décrétée par la Protection civile ? Le chargé de communication auprès de la DGPC, le lieutenant Nassim Bernaoui, est formel : la mission principale des surveillants de baignade est le secours et le sauvetage. « Le surveillant de baignade ne peut pas ignorer un baigneur en difficulté, même si ce dernier n'a pas respecté les règles de sécurité. Nos éléments sont appelés à répondre aux appels de secours dans toutes les circonstances. Certes, le risque est grand, mais la mission l'oblige », a-t-il expliqué avant de déplorer l'inconscience de certains baigneurs qui ne se soumettent pas aux règles. « Les surveillants de baignade sont confrontés à des difficultés immenses sur le terrain, notamment pour convaincre les estivants d'éviter la baignade. On ne cesse de sensibiliser afin d'instaurer la culture du risque chez le citoyen. » Pour argumenter, l'officier de la PC a présenté les chiffres de l'affluence des estivants vendredi passé sur les plages, malgré l'interdiction de la baignade. « On a enregistré un flux de 3 millions d'estivants. Nos éléments ont pu sauver 1.738 baigneurs d'une noyade certaine, alors qu'on a recensé 3 décès dans les plages interdites dans les zones rocheuses à Mostaganem et Annaba », a fait savoir le lieutenant Bernaoui. La majorité des baigneurs aventuriers sont originaires des villes de l'intérieur, qui tentent de nager malgré les dangers. « Nous sommes venus à la plage pas comme spectateurs, mais pour se baigner », ont confié plusieurs estivants rencontrés sur les plages d'Alger et Oran. Le lieutenant Bernaoui a encore une fois appelé à la prise de conscience chez les baigneurs. « Une réflexion sera lancée par le commandement de la DGPC pour faire face à ce phénomène d'inconscience. » Suite à ce drame qui a secoué la famille de la Protection civile, le DGPC, le colonel Mustapha El Habiri, a déclaré, dans un message de condoléances, que Fayçal est mort en héros, en accomplissant son devoir.