Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce, à travers un communiqué diffusé hier sur son site web, ce qu'il qualifie de "cabale judiciaire" contre ses élus, comme c'est le cas du président de son bureau régional et néanmoins chef de groupe d'élus à l'APW, M. Mouloud Deboub. Ce dernier, explique-t-on, a été auditionné, ce dimanche 21 août, par la police suite à une plainte déposée par le wali, Ouled Salah Zitouni. L'élu du RCD a été poursuivi pour les chefs d'accusation de "destruction de biens publics" et "entrave au bon déroulement de travaux de la session de l'APW de Béjaïa", tenue les 23 et 24 juin dernier, suite à sa réaction jugée "violente", après avoir été interdit de prendre la parole en plénière. En effet, M. Deboub qui voulait intervenir, dès l'ouverture de la session, pour s'insurger contre "l'agression physique dont a été victime son camarade Rachid Saou, en plein travaux de la commission des finances, tenue le 3 mai passé, par un élu RND", s'est vu refuser la parole. Suite à quoi, visiblement très remonté contre l'attitude du P/APW, il jette le microphone par terre, avant d'inviter ses pairs à claquer la porte de la salle des délibérations de l'Assemblée. "Devant ce mépris affiché par le P/APW, en présence du chef de l'Exécutif, le chef du groupe RCD s'est saisi du micro pour dénoncer et condamner de telles dérives. Interdit de prendre la parole lors des travaux de l'Assemblée, Mouloud Deboub, président du bureau régional et élu à l'APW, et devant la dénégation de débattre sur la violence et la dérive autoritaire dont a été victime un élu dans l'exercice de ses fonctions, ne pouvait faire moins pour exprimer la réprobation des élus du RCD afin d'éluder cet incident grave à l'ordre du jour", notera le RCD dans son communiqué. Et d'ajouter que "sur ce point, s'il fallait poursuivre tous les élus qui élèvent la voix ou qui protestent contre les desiderata de la majorité dans les assemblées élues du monde entier alors, la justice ne traiterait que de cela". Pour le RCD, "le président de l'APW et le wali qui sont attendus pour traiter de l'agression dont a été victime un élu du RCD à l'APW, actionnent la justice contre la partie plaignante. Le monde à l'envers !". Accusant le FFS et le wali de "collusion assumée", le RCD estime que "le dépôt de plainte est à la fois une nouvelle preuve, mais ses promoteurs veulent faire diversion pour éluder le refus du débat dans la commission de finances et ainsi entériner leurs choix décidés en dehors de l'Assemblée. Le rapport de ladite commission est en effet le résultat de décisions personnelles du président de l'APW et de l'administration, l'agression contre Rachid Saou avait pour but de l'intimider afin de valider ce rapport". Par ailleurs, le RCD déclare ne pouvoir s'inscrire dans de "telles pratiques qui déshonorent les élus d'une région dont le combat des citoyens a toujours mis en avant la réappropriation de la décision de gestion au profit des assemblées élues, longtemps confisquée par le parti unique". Enfin, il déplore "ce virage, fait de fonctionnarisation des élus de la majorité et de connivences avec l'administration et ses partis est indigne des pères fondateurs du FFS". KAMAL OUHNIA