La session extraordinaire de l'Assemblée populaire de Béjaïa consacrée à la présentation et l'adoption des crédits inscrits au BP : 2016 par les commissions finances, aménagement, éducation et la santé ainsi que l'examen du secteur du transport a failli tourner hier au pugilat. De très vifs échanges ont eu lieu entre des élus du RCD de l'opposition et le président de l'APW du FFS à l'ouverture des travaux de la session dans la matinée de dimanche. Pour cause, le refus du président de l'APW, sèchement opposé à la demande du chef du groupe du RCD d'inscrire un autre point à l'ordre du jour de la session pour débattre du cas de l'un des élus de sa formation, Rachid Saou, «agressé» récemment par un élu du RND et vice-président de cette même assemblée qui assurait l'intérim du président d'APW en congé lors des travaux de la commission des finances. Les élus du RCD ont vainement demandé la parole mais le P/APW qui dispose d'une majorité confortable de plus de 28 élus grâce à la coalition avec ceux du RND et du FLN a campé sur ses postions de maintenir le seul ordre du jour présenté pour la session. «Rachid Saou, un élu du RCD, a été agressé par le président de l'APW par intérim, Hocine Kerrouche. Il a demandé la parole pour faire lecture d'une déclaration difficilement, alors que le code de wilaya stipule dans ce genre de situation la convocation d'une session extraordinaire pour débattre du problème et prendre les décisions qui s'imposent. Le P/APW ne l'a pas fait. C'est un parti pris. Il a choisi de se solidariser avec un élu de sa coalition», dénonce Benyoub Djamel élu APW et cadre du RCD lors d'un point de presse improvisé en marge de la session de l'APW. «Pire encore, même les documents relatifs à la session ne nous ont été transmis que ce matin à l'ouverture des travaux alors que ces rapports devaient être adressés avant pour permettre aux élus d'en prendre connaissance et débattre le jour de la plénière. On constate malheureusement qu'on refuse le rajout d'un autre point à l'ordre du jour conformément au code de wilaya. Plus grave encore, le P/APW nous refuse même de nous exprimer sur les questions de la session», explose le même élu du RCD. Abondant dans le même sens que son camarade, Deboub Mouloud, le chef du groupe du RCD à l'APW n'hésite pas à pointer du doigt le wali ouvertement accusé «de complicité» avec le P/APW, dans ce qu'il qualifie «de dérives».«Une dictature du P/APW qui se croit dans une caserne miliaire. Il y a un code de wilaya qui gère le fonctionnement de l'APW. J'ai le droit de demander l'ajout d'un point à l'ordre du jour de la session et il appartient à la plénière de se prononcer sur son approbation à la majorité. Ce n'est pas le cas malheureusement dans cette assemblée. Le wali en tant que représentant de la wilaya doit prendre la parole quand il est interpellé par un élu. C'est la troisième réunion où le wali refuse d'intervenir. Cela s'appelle de la complicité. Il est complice avec le P/APW en cautionnant ses dérives», a déclaré à la presse Deboub Mouloud. Très remonté , le même chef du groupe à l'APW du RCD a dénoncé le refus du P/APW du FFS d'inscrire un autre point à l'ordre du jour et débattre du cas de l'agression de son camarade élu Rachid Saou. «Même si notre élu a déposé plainte auprès du commissariat et de la justice, le Code de wilaya est clair. Le P/APW convoque une session extraordinaire pour débattre du cas disciplinaire à huit clos et prendre les mesures appropriées. Ce n'est pas le cas. Le P/APW choisit le coup de force profitant d'une majorité. Il nous refuse même de nous exprimer. Ils font passer tout ce qu'ils veulent. Il faut mettre un terme à cela. Il veut nous pousser vers la violence. La violence va s'installer apparemment jusqu'à la fin du mandat. C'est ce qu'il cherche et bien il l'aura», met en garde l'élu du RCD très remonté. S'agissant du deuxième point à l'ordre du jour de la session de l'APW à savoir l'examen du secteur des transports dans la wilaya, l'on apprendra que les deux projets concernant la réalisation d'un téléphérique vers Gouraya et le projet de tramway «sont gelés». L'unique nouveauté dans ce secteur des transports par rapport aux précédentes années concerne la saison estivale à travers un dispositif à mettre en place et les actions à entreprendre pour une meilleure prise en charge des estivants. Le nouveau dispositif se résume en la mise en place de moyens de transport nécessaires pour desservir les différentes plages et sites touristiques de la wilaya durant les week-ends et jours fériés à partir des communes de l'intérieur de la wilaya avec près de 2 467 véhicules. Des microbus de 12 à 15 places sont aussi prévus pour assurer la desserte de la plage des Aiguades entre autres.