Le chef de la délégation algérienne aux jeux Olympiques de Rio 2016, Amar Brahmia s'est montré très évasif, mais surtout peu convaincant face à la presse nationale hier au siège du COA quant aux affaires qui ont émaillé le séjour et la participation algérienne aux JO, affirmant entre autres que les résultats obtenus sont satisfaisants (l'Algérie n'a remporté que deux médailles en argent obtenues en athlétisme par le coureur Taoufik Makhloufi). On attendait des précisions claires et nettes de la part de Brahmia à propos des accusations du vice-champion olympique des 800 et 1 500 m, Taoufik Makhloufi, traitant les responsables du sport algérien d'incompétents et de saboteurs. À ce sujet, le chef de la délégation algérienne à Rio a botté en touche. "Je considère Taoufik comme mon fils, c'est un grand champion. Il ne faut pas oublier que j'ai été son premier entraîneur. C'est moi qui l'ai ramené de Souk-Ahras alors qu'il était encore gamin. Je refuse catégoriquement d'entrer en conflit avec lui. Ce qui est certain, c'est que le Comité olympique algérien lui a assuré tous les moyens nécessaires", affirme Brahmia avant d'ajouter - concernant le kiné du champion olympique algérien qui a dû recourir à Makhloufi pour lui payer le billet d'avion pour le Brésil : "Makhloufi a été remboursé par le COA !" sans donner plus de détails. Quant à l'autre affaire qui a fait polémique au Brésil concernant le décathlonien algérien Bourrada, Brahmia a démenti fermement que Larbi Bourrada a été abandonné après la fin de ses épreuves à cause de deux officiels qui ont réquisitionné la voiture destinée à le transporter à l'hôtel, ce qui a poussé ce dernier à prendre un taxi. "Plusieurs témoins étaient présents avec Bourrada dont l'ex-athlète Hamad. Bourrada a bel et bien été transporté dans une voiture officielle, d'ailleurs, c'est le seul qui a bénéficié d'une voiture à lui seul à Rio avec Makhloufi", a fait savoir Brahmia. Amar Brahmia s'est fermement défendu sur la question de détournement de deniers publics. "Il n'y a eu aucun détournement d'argent et toutes les dépenses sont mentionnées chez le trésorier du COA, en l'occurrence M. Chebbah. Pour information, nous avons eu 21 milliards de centimes pour les JO et non pas 31 milliards ! Les 10 autres milliards nous ont été attribués récemment, soit après les JO. La préparation des différents athlètes nous a coûté 15 milliards de centimes avant les JO, ceux qui nous accusent de détournement, n'ont qu'à fournir des preuves", a-t-il fait savoir. Interrogé encore une fois sur la question des familles des officiels qui ont fait le déplacement à bord de l'avion spécial en compagnie de la délégation algérienne, le chef de délégation à infirmé encore une fois en déclarant : "J'ai ri lorsque j'ai lu dans la presse que la famille de Brahmia a été prise en charge par l'Etat au Brésil. Nous avons acheté 150 billets pour les membres de la délégation algérienne (athlètes, entraîneurs et officiels), les autres, qui sont venus avec nous, ont tous payé de leur poche. J'ai les preuves nécessaires pour ceux qui veulent en avoir confirmation". Un point que Brahmia feint d'ignorer c'est que le problème ne réside pas dans le fait que les membres des familles des athlètes et des responsables des fédérations du COA et du MJS aient payé les billets d'avion de leur poche, mais dans le fait que ces personnes n'ont absolument pas le droit de voyager dans cet avion payé par l'Etat algérien et réservé exclusivement au déplacement de la délégation officielle algérienne à Rio. Sinon n'importe quel citoyen algérien aurait pu monter dans cet avion à condition de payer son billet. Brahmia doit savoir donc que c'est une question de droit et non pas d'argent. Sofiane Mehenni