Une enquête a été systématiquement ouverte par la gendarmerie à la suite des menaces de mort proférées contre la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. Après l'annonce de la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, de l'ouverture d'une enquête sur la désormais affaire de l'enseignante de Barika qui s'était filmée en classe devant ses élèves et avait posté la vidéo sur le Net, le jour de la rentrée des classes, les réseaux sociaux se sont enflammés... dangereusement. Des réactions très violentes à l'encontre de la ministre ont été diffusées, notamment sur Facebook. Cette énième attaque fait suite à l'offensive menée par les partis islamistes et autres associations proches des cercles intégristes contre Mme Nouria Benghabrit et son projet de réforme de l'Ecole. Cette fois-ci, la ministre ne fait pas uniquement face à des critiques et autres invectives de la part de ses détracteurs, mais à de réelles menaces de mort, lesquelles sont proférées contre elle via les réseaux sociaux. En effet, c'est à travers des images publiées sur facebook montrant une arme à feu, des galons de la Gendarmerie nationale et une feuille sur laquelle il est écrit : "Oh Bent Ghabrit, l'enseignante a un peuple qui se solidarise avec elle", que la menace est prononcée. L'auteur de la photo postée a photographié des insignes de ce corps de la gendarmerie et a signé le message "Eddark El Watani" (Gendarmerie nationale, ndlr). Ce grave et dangereux antécédent commis par les pourfendeurs de Mme Benghabrit est venu en réaction à la décision d'ouvrir une enquête sur la vidéo postée par l'enseignante de Barika qui dispensait un cours moralisateur à ses élèves. Lors d'une rencontre avec la presse, mardi dernier, la ministre avait annoncé que son département allait ouvrir une enquête. Mme Benghabrit a ajouté que c'est l'enquête qui déterminera l'innocence ou la culpabilité de cette enseignante, rappelant que son secteur "est sensible" et que "le respect des lois est une obligation pour toutes et pour tous". Dès lors que l'enseignante est appelée à répondre de son acte au cours de l'enquête, et probablement devant un conseil de discipline, ce sont, désormais, d'autres personnes qui s'impliquent et tentent de la défendre via des menaces de mort contre la ministre. Les soutiens de la jeune enseignante Sabah de Barika, ancienne animatrice de la chaîne de télévision privée, El Atlas, que les autorités ont fermé depuis quelques années, sont coupables, non seulement d'avoir proféré des menaces contre un citoyen et de surcroît un ministre de la République, mais également d'avoir usurpé les symboles d'une institution sécuritaire. Selon un spécialiste des questions liées à la cybercriminalité, une enquête est systématiquement ouverte par l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC-GN) de Bouchaoui. Reconnaissant que la menace contre la ministre "est explicite", notre source a ajouté que cette enquête "sera supervisée par un procureur de la République" et que "les experts du Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et cybercriminalité de la Gendarmerie nationale (CPLCIC), basé à Bir-Mourad-Raïs", seront aussi sollicités. Elle a indiqué, par ailleurs, que le ministère de l'Education nationale se constituera partie civile avec la Gendarmerie nationale, puisque l'auteur de la menace a utilisé les insignes de ce corps de sécurité. Mohamed Mouloudj