Après cinq journées de championnat, le niveau de l'arbitrage a été en deçà des espérances des clubs professionnels qui s'attendaient à mieux, notamment après les promesses faites par le président de la CFA, Khelil Hamoum, d'améliorer davantage la situation de l'arbitrage. Il n'en est rien, les mêmes pratiques, les mêmes méthodes et les mêmes hommes ayant officié lors de la précédente saison sont reconduits, et ce, en dépit des nombreuses réclamations faites par les présidents de club qui n'ont finalement pas été prises en compte. Les mêmes arbitres qui ont pris en "otage" le championnat la saison passée sont désignés régulièrement en ce début de saison en Ligues 1 et 2, en l'occurrence Arab, Necib, Bekouassa, Benbaraham, Benouza, Achouri, Ghorbal, Mial, alors que la logique exige de la CFA le lancement des jeunes talents au début du championnat pour leur permettre d'acquérir de l'expérience. Cette gestion approximative a créé un malaise au sein des jeunes arbitres promus, creusant davantage le fossé entre eux et les "privilégiés" de cette structure. "À quoi sert d'avoir le grade fédéral pour rester chez soi?", dénonce ce jeune arbitre de 26 ans du centre du pays. L'impunité et la politique du deux poids, deux mesures, l'autre mal, demeure le très grand problème ; en effet, lors de la 3e journée, deux arbitres, Benbraham (DRBT-USMA) et Houasnia (OM-ESS), ont commis des fautes d'appréciation ; le premier a été désigné lors de la 4e journée pour MCA-NAHD au 5-Juillet, alors que le second a été suspendu, pourtant ils ont commis les même erreurs ; Arab, qui a fait des ravages lors du match JSK-USMH, mettant Hannachi en colère rouge : "L'arbitre Arab nous a cassé, il est derrière notre échec", dénonce-t-il. Une semaine après, ce même arbitre est désigné pour CRB-JSS (3e journée). Là aussi Zerouati ne l'a pas ménagé : "La JSS a été battue par l'arbitre Arab et non le CRB ; il a tout fait pour nous barrer la route ; j'ai comme l'impression qu'il a poussé pour nous faire perdre." Même le très calme coach Abdelkader Amrani n'a pu se retenir, il a dénoncé lui aussi l'arbitrage de Mial (ESS-JSK 4e journée). "Je le laisse avec sa conscience", a-t-il dit ce samedi. Hannachi est revenu à la charge en accusant l'arbitre Bessiri : "Un ancien joueur m'a appelé d'Oran pour me dire que l'arbitre allait nous saboter et qu'il ferait tout pour qu'on ne gagne pas face au CAB. Cela s'est vérifié aujourd'hui et je peux dire que c'est à cause de l'arbitre qu'on n'a pas gagné aujourd'hui." Pourquoi nos arbitres commettent-ils autant de fautes et faussent souvent le résultat technique des matchs ? la réponse est toute simple : "Donnez-moi un seul grand arbitre sollicité par la CFA ; il n'y a aucune compétence dans cette structure, otage d'un lobby qui a déstructuré l'arbitrage. Trouvez-vous normal qu'une seule personne donne des cours complaisants aux arbitres au niveau de tous les séminaires ? Comme si l'Algérie n'a jamais produit d'arbitres. Où sont passés les Bichari, Sedrati, Haïmoudi, Heddada, Bouseter, pour ce citer que ceux-là ? Ils ont tous été écartés. Pour que le niveau d'arbitrage se développe, il faut des formateurs de haut niveau, alors que la formation est le dernier souci de la CFA, qui ne se focalise que sur la désignation pour ne placer que les privilégiés", explique ce formateur international qui n'est plus sollicité pour avoir dénoncé sur son compte facebook la gestion de cette structure technique. Récemment, le BF a désigné le vice-président de la CFA, Tewfik Mazari, au poste de chargé de la désignation, alors qu'on murmure dans le milieu de l'arbitrage que c'est le patron de la LFP et de la CFA qui font la désignation, ce qui explique cette cacophonie dans la gestion des désignation où souvent des anomalies flagrantes sont constatées. "C'est une erreur de stratégie que de confier l'arbitrage à une personne qui n'a jamais touché au football, encore moins l'arbitrage ; le résultat est là. Dans toutes les fédérations du monde, c'est la structure qui gère l'arbitrage qui s'occupe de tous les volets, pourquoi chez nous on lui ampute la désignation ? Cela veut dire que la CFA est trop faible et qu'elle n'est là que pour servir les intérêts des uns et des autres ; un autre président aurait démissionné si on lui avait touché la commission de désignation", conclut ce formateur de haut niveau. R. A.