Le ministre de l'Industrie et des Mines a indiqué que le gouvernement est déterminé "à poursuivre les réformes et elles iront en s'intensifiant". "Ce statu quo est insupportable et, à long terme, intenable". Dans une allocation prononcée, mercredi dernier, à Constantine, lors d'une soirée consacrée à Jil FCE dans le cadre de la deuxième édition de l'université d'été de l'organisation patronale, le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, a demandé au gouvernement d'accélérer le rythme des réformes. "Stop aux tergiversations et aux demi-mesures. Des diagnostics, nous en avons fait. Nous avons aussi fait une multitude de propositions pour remédier à la crise multidimensionnelle qui frappe notre pays. Mais nous estimons qu'il est temps de mettre en œuvre des réformes profondes et courageuses qui changeront réellement notre économie", a lancé le président du FCE. Ali Haddad a également appelé le gouvernement à maintenir les investissements à un rythme soutenable pour les entreprises. "Nous adhérons totalement au plan d'urgence mis en place par les pouvoirs publics pour revenir à l'équilibre budgétaire mais cela ne doit pas se faire au détriment des entreprises, des emplois et de la stabilité économique et sociale des régions", a-t-il averti. M. Haddad a évoqué la situation "des chefs d'entreprise qui luttent avec acharnement pour la pérennité de leur entreprise et des emplois", et "des investisseurs qui persévèrent malgré l'adversité mais finissent par abandonner par dépit". Jeudi, le président du FCE est revenu sur la nécessité de mener des réformes structurelles afin de consacrer dans les faits cette volonté politique affirmée de sortir l'Algérie de l'ornière des hydrocarbures. Tout en reconnaissant les efforts faits par le gouvernement, M. Haddad a indiqué : "Nous n'avons pas pleinement réussi, jusqu'à présent, à insuffler une dynamique de développement et d'expansion économique suffisamment puissante pour poursuivre et assurer la pérennité du processus de redressement économique de notre pays." Exprimant l'impatience des chefs d'entreprise, le président du FCE insiste sur l'accélération de la cadence et le rythme des réformes, pour transformer en profondeur les conditions pratiques dans lesquelles s'accomplissent l'acte d'investir et l'acte de produire en Algérie. "Nous disposons de trois à quatre années, pour inverser totalement la tendance et réussir notre passage d'une économie de rente, à une économie fondée sur la production, l'innovation et le savoir", a-t-il soutenu. "La réussite d'une politique économique ne se mesure ni aux intentions, ni aux déclarations, ni au nombre de textes réglementaires adoptés. Elle reste fondamentalement tributaire de la praxis et de ses effets sur l'emploi, le pouvoir d'achat et le bien-être des citoyens", a souligné le président du FCE, précisant qu'il continuera à tenir un langage de vérité. "Faire preuve de complaisance, c'est non seulement trahir nos compatriotes, mais également, contribuer à l'aggravation de la situation", a-t-il poursuivi. Mais, contrairement au président du FCE, qui a parlé de statu quo, de tergiversations et de demi-mesures, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a affirmé que "le gouvernement a pris toutes ses responsabilités et engagé d'importantes réformes pour mettre en œuvre une nouvelle politique d'investissement et relancer le développement industriel". Pour M. Bouchouareb, le gouvernement est pleinement engagé dans les réformes. "Des réformes nécessaires, audacieuses et diligentes", a-t-il précisé. Le ministre de l'Industrie et des Mines a passé en revue les actions entreprises par son département, visant la relance de l'investissement et le développement industriel. M. Bouchouareb a annoncé l'entame de la réflexion sur un avant-projet de loi relatif au partenariat public-privé et la révision prochaine de toute l'ingénierie du système de montage CKD/SKD, figé depuis 1998, pour en faire un levier de remontée dans les filières industrielles. Meziane Rabhi