Le rassemblement des chômeurs auquel le CDDC avait appelé à la fin de la semaine dernière s'est déroulé dans le calme à la place Gherbouz, sise au centre d'un quartier populaire d'Ouargla, en présence des leaders du comité et d'un nombre important de jeunes chômeurs. Les orateurs qui se sont succédé sur l'esplanade de la place, ont expliqué qu'ils étaient là pour faire barrière à toute tentative émanant du pouvoir et de ses complices servant à briser tout soulèvement populaire pacifique et ce, en resserrant l'étau autour de ses leaders, les accusant de groupes de bandits, de perturbateurs à l'ordre public et provoquant des attroupements illicites. "Nous dirons à ces personnes activant dans l'ombre et proches du cercle du pouvoir que nous sommes prêts à leur faire face avec la force de la vérité. Nous les défions de faire une sortie publique pour rencontrer l'opinion publique pour leur déclarer les motifs de ladite enquête diligentée récemment contre des leaders du comité", a déclaré Tahar Belabes, tout en rappelant qu'il a été convoqué puis auditionné, mardi après-midi, par la police judiciaire de la brigade du quartier Ennasr. Lors de cet interrogatoire, il a affirmé qu'une série de questions lui ont été adressées sur le mouvement de protestation déclenché depuis une semaine et notamment sur certains activistes impliqués dans ce mouvement tels qu'Abdelmalek Aïbek et Saïd Chiouat. M. Belabes dira que "lui et ses compagnons ne sont pas contre la justice et ses mécanismes, mais il faut qu'elle agisse dans la transparence et l'impartialité, car, avant de s'attaquer à eux, il aurait fallu tout d'abord ouvrir des enquêtes sur des responsables des ministères de tutelle en rapport avec le dossier de l'emploi en passant par le personnel de l'exécutif au niveau local". D'autres intervenants "ont attaqué d'emblée la façon violente et acharnée adoptée par ces hyènes de la rue (les personnes du cercle du pouvoir) qui tentent d'étouffer à chaque fois notre mouvement pacifique. Cette méthode est devenue une tradition utilisée par le pouvoir et ses collaborateurs pour perturber et diaboliser tout mouvement citoyen", ont-ils dénoncé. Par ailleurs, l'Anem d'Ouargla a ouvert, depuis mercredi, ses portes devant des demandeurs d'emploi venus se renseigner sur leurs dossiers. L'opération s'est déroulée en présence d'un dispositif important des forces de sécurité et du directeur de l'Anem qui a écouté les doléances des chômeurs et promis de les prendre en charge de façon graduelle. Enfin, ces chômeurs se sont dispersés dans le calme avant de se donner un autre rendez-vous pour la tenue d'un autre sit-in samedi (hier ndlr) à Hassi-Messaoud. Ammar Dafeur