La colère des chômeurs de Ouargla est montée d'un cran cette semaine avec la présence prolongée du DG de l'ANEM, Mohamed Tahar Chaâlal, venu inspecter les lieux et nommer un gestionnaire à la tête de l'agence de wilaya pour la énième fois. Entre-temps, les chômeurs ont dénoncé de nouvelles magouilles dans l'affectation des postes ouverts par l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP), un premier quota parmi les 1717 postes annoncés par Ali Bouguerra, wali de Ouargla, à l'issue de la rencontre intersectorielle qu'il a présidée le mois d'avril en présence des directeurs régionaux de Sonatrach et les DG de ses filiales. Ainsi, un nouveau cycle de blocage de routes, notamment celle menant à la direction régionale de l'ANEM, mais aussi celle menant au siège de la sûreté de wilaya où les forces antiémeute ont repris leurs positions pour parer à tout nouveau dérapage. Ce qui exacerbe la colère des jeunes c'est «la persistance du clientélisme» qu'ils pointent du doigt et «le recours sans vergogne à la remise des bulletins d'embauche dans des cafétérias ou autres lieux publics en dehors de l'ALEM». Le DG de l'ANEM persiste et signe en soutenant qu'une «mafia locale existe bel et bien mais vise la déstabilisation de l'ANEM par des moyens maffieux et en nourrissant la colère des jeunes chauffés à blanc». Ce responsable qui se déplace désormais sous escorte pour éviter d'être agressé par les jeunes qui demandent à le voir en personne à déclaré : «Nous avons constaté que les listes des postes à pourvoir passent d'abord par toutes sortes d'administrations, y compris l'APW, avant d'être traitées par l'ALEM.» Mohamed Tahar Chaâlal souligne également son opposition à la proposition du député Daoui concernant «l'autorisation de bureaux de main-d'œuvre privés pour contrecarrer l'immobilisme de l'agence étatique». Il juge cette proposition faite au ministre de l'Emploi malsaine et non appropriée. Quoi qu'il en soit, les chômeurs sont bien décidés à ne pas quitter l'espace public et à multiplier les actions pour se faire entendre et «réclamer de vraies solutions à leurs revendications». Ainsi, la place Tahrir de Ouargla a été le théâtre d'un nouveau rassemblement jeudi en fin d'après-midi où les membres de la CNDDC se sont réunis devant l'APC, exaspérés et en colère, assis à même le sol brûlant en menaçant de passer à la vitesse supérieure. Tahar Belabès a fait un constat amer de ce qui ce passe réellement dans les coulisses de l'administration, dénonçant à son tour «une certaine mafia et des cercles puissants du pouvoir à Ouargla» qu'il accuse de spolier toutes les richesses de la région et verrouiller les portes de l'emploi : «Non seulement ils accaparent tout ce qui est vital dans la wilaya, mais ils osent aussi fermer les portes des agences de l'emploi devant nous.» Le leader des chômeurs dénonce de nouvelles provocations en la distribution de postes d'une façon occulte au profit de gens qui acceptent de saborder notre mouvement pacifique. «Il y a quelques jours seulement, trente postes proposés à l'ANEM par l'ENTP ont été distribués d'une drôle de façon dans la rue», a-t-il dit. Belabès souligne que «les cadres compétents et sérieux qui peuvent gérer les affaires avec abnégation sont éliminés d'office pour mieux garder la région dans la misère». Les chômeurs rassemblés sur la place Tahrir de Ouargla menacent de fermer l'APC, la daïra et l'APW dans un délai de trois jours, si les agences de l'emploi ne sont pas rouvertes et les postes distribués d'une façon réglementaire.