Le conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tranché, hier, à Alger, en faveur de la participation du parti aux élections législatives du printemps 2017 et aux locales, en automne de la même année. C'est à l'issue d'un débat qui a duré toute la matinée d'hier, vendredi, et une partie de l'après-midi, que le conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tranché la question de la participation du parti aux prochaines échéances électorales. La tendance, qui était déjà en faveur de la participation, a été confirmée à la majorité des membres présents au conseil national. Dans son discours d'ouverture, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a tenu, d'ailleurs, à préciser que "nous avons des traditions démocratiques à honorer" et que "nous sommes un parti de militants et chacun a le droit et le devoir d'exprimer ses points de vue dans les structures en toute démocratie". Cependant, Mohcine Belabbas relève que "dans une situation normale, un parti ne se pose pas la question de participer ou non à un scrutin. Il se pose la question des moyens dont il dispose pour couvrir ou non les circonscriptions électorales et, bien sûr, les propositions à défendre ou les alliances à contracter". Mais il se trouve, poursuit-il, que "nous ne sommes pas dans ce cas de figure, la preuve en est que nous avons boycotté les législatives et les locales de 2002 et les législatives de 2012 sans compter toutes les présidentielles à commencer par les deux dernières, comme nous avons eu à participer dans d'autres circonstances". Le président du RCD explique, dans ce sens, qu'"il ne s'agit pas de regarder dans le rétroviseur pour dire est-ce que nous avions raison ou tort du point de vue de la construction du parti et de la propagation de nos idées ? D'ailleurs, chacun de nous peut avoir sa propre appréciation sur le sujet. Ce qui est important de toujours noter, c'est de bien entendre qu'un parti démocratique ne peut et ne doit pas être otage de dogmes ou de préjugés et ne doit se positionner qu'en fonction d'analyses rationnelles et sereines qui embrassent la conjoncture avec pour seules considérations les possibilités de faire avancer notre combat et de renforcer nos instances et notre influence dans la société". "Les ministres semblent obéir à des cercles de décision différents" La question de la participation du RCD aux prochaines échéances électorales n'a pas fait perdre de vue à Mohcine Bellabas les "aberrations" relevées dans l'action du gouvernement. Il considère, ainsi, que "les fuites, organisées ou non, des dispositions du projet de loi de finances 2017 permettent d'abord de meubler, un tant soit peu, les activités d'un gouvernement où les ministres semblent obéir à des cercles de décision différents". Il va encore plus loin et fait remarquer que "depuis l'absolution extrajudiciaire d'un ancien ministre de l'Energie et des Mines, malgré les soupçons et les accusations qui pèsent sur lui, après les parodies de procès Khalifa ou celles de l'autoroute Est-Ouest, les ministres eux-mêmes se font ballotter par les rapports de force claniques". Il cite l'exemple "du ministre de l'Aménagement du territoire et du Tourisme ou celui du Commerce qui ont constaté des préjudices dans leurs secteurs respectifs (et qui) fuient les tribunaux malgré les appels de leur collègue de la justice à déposer plainte, lui qui, par ailleurs, s'accommode de distorsions ahurissantes sur d'autres dossiers". Mohcine Belabbas estime, à ce propos, que "l'appel du garde des Sceaux invitant les citoyens à aller devant des tribunaux pour dénoncer des cas de corruption signe l'étendue du naufrage institutionnel". Il conclut, non sans amertume, que "demander au citoyen de saisir une justice, dont il est la première victime, et d'organiser la démission des pouvoirs publics qui s'interdisent de s'autosaisir devant des atteintes avérées au patrimoine national, est le comble d'un fonctionnement autiste de l'Etat". Mehdi Mehenni