Au moment où plusieurs établissements hospitaliers universitaires du pays ont bénéficié d'une deuxième salle de cathétérisme appelée communément coronarographie (une méthode qui consiste à introduire une sonde dans les différentes cavités cardiaques pour mesurer des pressions et le taux de saturation en oxygène du sang), le CHU de Sétif qui compte plusieurs praticiens de rang magistral et qui dessert un bassin de cinq millions d'habitants n'a pas obtenu l'accord du contrôle financier de la wilaya. Selon des sources concordantes, la direction de la santé et de la population de wilaya, qui n'aurait pas bien ficelé le dossier, a fait perdre à la wilaya des équipements très importants pour le service de cardiologie. Le refus de l'organisme chargé du contrôle financier des marchés publics serait motivé par le dépassement du montant alloué à la wilaya. Après avoir eu l'aval du département de Abdelmalek Boudiaf, la publication de l'avis d'appel d'offres et la désignation du fournisseur, le projet est tombé à l'eau. "Sur dix projets au niveau national, la DSP de Sétif est la seule qui a échoué. Ce qui va pénaliser la population souffrant de cardiopathies dans la région", nous dira un médecin. Par ailleurs, nous avons appris que plusieurs directions de la santé et de la population, dont Blida, Oran, Constantine et Alger, ont réussi à équiper leurs CHU respectifs d'une deuxième salle de coronarographie. Selon des statistiques en notre possession, 30% des malades admis aux services de cardiologie nécessitent une coronarographie dans le cadre de l'urgence. Plusieurs décès sont enregistrés à cause de l'absence d'une prise en charge rapide. Il est à noter que les malades nécessitant une prise en charge dans le cadre de l'urgence sont orientés vers les cliniques privées. Une aubaine pour ces dernières. F. SENOUSSAOUI